Les articles publiés par le Monde du 13 mai à l’occasion de sa contre enquête sur le thème des retraites donnent une idée des opinions mises en avant par ceux qui refusent à toute force un report de l’âge du départ et/ ou une augmentation de la durée de cotisation : parmi elles beaucoup de contre vérités mais aussi des choix politiques.
La première idée, la plus radicale, consiste à nier le problème, ou dans une version plus atténuée, à en relativiser l’importance. La deuxième méthode avait été utilisée par Jean Luc Mélenchon dans un article que j’avais critiqué. La première est utilisée de manière voilée par Thomas Coutrot, vice président d’Attac, qui bénéficie d’un entretien dans ce numéro du Monde. Fidèle à la méthode de son association consistant à comparer des données à des moments différents du cycle économique, il prétend expliquer la multiplication par 5 entre 2006 et 2010 du déficit du régime général par la seule crise. Celle ci permet donc d’occulter les effets de l’augmentation de l’espérance de vie.
La deuxième
opinion est celle défendue par Bertrand Delanoë dans le même numéro. Elle
consiste à prétendre que l’augmentation des durées de cotisation cache en
réalité une baisse des pensions, « puisqu’il n’y a pas de travail sur les
seniors ». Dans ce cas précis, on ne sait ce qui l’emporte, de incompétence ou de la malhonnêteté intellectuelle.
La
troisième opinion consiste à proposer de faire financer le surcoût des
retraites par les riches et/ ou les revenus financiers. On y reviendra, car
après tout, il s’agit d’un choix politique ouvert. On notera simplement au
passage, qu’à la lecture de l’article de Thomas Courtot, qui propose une taxe
de 12 à 15% des dividendes pour couvrir les besoins du système des retraites et
autant pour le régime de santé, on pourrait croire que les dividendes ne
subissent aucune imposition fiscale. Faut il préciser qu’il n’en est
rien ?
Le même article justifie cette nouvelle ponction sur les dividendes par leur triplement depuis le début des années 1980, sans préciser bien sûr qu’à l’époque les entreprises étaient proches de la faillite. Il est vrai qu’Attac aime prendre cette date comme référence dans ses comparaisons, sans doute parce qu’il garde un souvenir ému de l’explosion du chômage qui a caractérisé ces années.
La quatrième idée mise en avant consiste d’un coté à montrer qu’un prélèvement sur les riches ou les revenus financier serait marginal et quasi indolore, et d’un autre coté, à prétendre qu’il faudrait une énorme augmentation(évidemment inacceptable) de l’âge de la retraite ou de la durée de cotisation pour arriver au même résultat.
On verra
comment est pris le plan du gouvernement ! Je n’ai malheureusement pas le
temps pour l’instant de faire plus que cet article écrit dimanche
A ce sujet, j’avais écrit en début d’année que je risquai de ralentir le rythme de parution sur Verel, à cause de deux projets collectifs. Cela n’a pas été le cas jusqu’à présent, mais les deux projets vont sans doute aboutir avant la fin du mois...
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