« Une croissance de 2,5 % à 3 % du taux de fécondité
est insoutenable ». Il n’a pas suffit qu’une journaliste écrive cette
ânerie, il a fallu qu’un membre de la rédaction la mette en exergue, au cas où
les lecteurs l’auraient raté. Pourtant, quand on ne connaît pas le sens d’un
mot, il vaut mieux s’abstenir de l’utiliser !
La phrase complète dans l’article permet de deviner ce
que voulait dire son auteur : «Une croissance de 2,5 % à 3 % du taux de
fécondité, ce qui est aujourd'hui le cas dans une quinzaine de pays d'Afrique
subsaharienne, est insoutenable et condamne l'Afrique à l'aide extérieure", En
effet, un certain nombre de pays de l’Afrique sub saharienne connaissent une
croissance de leur population supérieure à 2.5% par an, ce qui conduit à un
doublement en moins de trente ans.
Dans celui de
l’INSEE, on apprend que
"Par
extension, le taux de fécondité est le rapport du nombre de naissances
vivantes de l'année à l'ensemble de la population féminine en âge de procréer
(nombre moyen des femmes de 15 à 50 ans sur l'année). A la différence de l'indicateur
conjoncturel de fécondité, son évolution dépend en partie de
l'évolution de la structure par âge des femmes âgées de 15 à 50 ans.
Wikipédia
consacre un article complet au terme est plus prolixe mais il assimile le
taux de fécondité à l’indice de fécondité. Son lien vers l’INED renvoie
d’ailleurs à la valeur de l’indicateur de fécondité, c'est-à-dire au nombre
d’enfants par femme.
Les
pays qui ont un taux de croissance annuel de la population supérieur à 2,5% ont
un nombre d’enfants par femme supérieur à 5.
L’expression
taux de fécondité a du arriver dans la conversation avec le chercheur puis été
mélangée dans les notes pour se retrouver dans la phrase. S’ils l’ont laissé,
c’est probablement parce que la journaliste, et le rédacteur qui a mis le
titre, ne comprenaient pas ce qu’ils écrivaient : ils se sont donc gardé
de modifier ce qu’ils croyaient être l’expression de l’expert.
On ne peut que conclure que c'est lamentable !
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