La presse a retenu des déclarations d’Olivier Blanchard l’idée d’accepter une inflation un peu plus forte. La réalité est que le chef économiste du FMI propose de diversifier les instruments de politique macroéconomique : il suggère notamment d’utiliser des leviers de réglementation et de viser des déficits publics plus faibles qu’aujourd’hui.
En janvier,
le FMI a revu largement à la hausse ses prévisions pour la croissance de la
production mondiale en 2010 : 3.9% (et 4.3% en 2011) contre 3.1% (et 4.2%
en 2011) lors de la prévision d’octobre 2009.
L’accélération de la sortie de
récession incite son chef économiste à réfléchir maintenant à l’après crise, en
essayant de tenir compte des leçons de celle-ci pour l’avenir.
De son document, il ressort que
l’un des principaux objectifs de la politique macro économique concerne les
fluctuations économiques, pour les atténuer comme cela a été le cas depuis 30
ans dans le monde développé, pour éviter que l’économie s’enfonce dans la crise
et la dépression, comme la question vient de se poser.
Olivier Blanchard note qu’on peut agir sur les fluctuations économiques par la réglementation, par exemple en faisant varier les ratios de fonds propres réglementaires en fonction de la conjoncture
En 2008 / 2009, pour
relancer l’économie (après avoir évité la chute des banques) les États et les
banques centrales ont augmenté les dépenses pour les premiers et baissé les
taux d’intérêt pour les seconds
Ce qui ressort du texte d’Olivier
Blanchard, c’est l’idée d’augmenter les marges de manœuvre pour ces deux types
d’action.
Dans le cas des dépenses, il
apparaît que les États ayant déjà un déficit et/ ou une dette importante,
disposent de faibles marges de manœuvre pour agir. On le voit aujourd’hui pour
la Grèce, mais notre pays ferait bien de se poser sérieusement la question.
Si on imagine que le déficit
maximal est de 10% et que la dette maximale supportable est de 100% du PIB, un
pays qui n’avait ni déficit ni dette comme le Luxembourg , pouvait avoir une marge
d’action plus forte qu’un pays qui comme la France avait un déficit de 3% et
une dette de 65% du PIB.
Dans le cas des taux d’intérêt,
la limite de la marge de manœuvre est assez facile à voir : une fois que
les taux sont arrivés à 0 ou à 0,25%, il n’est plus possible d’agir.
Si la politique des instances
monétaires consiste à limiter l’inflation à 2%, les taux d’intérêts à court
terme pratiqués en période normale se situent autour de 3%. La baisse possible
est donc limité à 3 %.
Si l’inflation se trouve à 4%, et les taux à 5%, la baisse possible est de 5% On peut penser par ailleurs que la banque centrale peut être plus laxiste si les États n’ont pas de déficit. Reste à voir comment on peut limiter une inflation à 4% et quels effets cela a par ailleurs
On le voit, les propositions du
chef économiste sont loin de celles que JP Fitoussi préconise d’habitude !
Et on s’étonnera que le Monde qui a fait sa une sur cette étude, n’ait parlé
que de l’inflation et n’ait pas dit un mot de la partie concernant le déficit.
Mais faut il vraiment s’en étonner dans notre pays accoutumé à cette drogue dure ?
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