Un digne
représentant du Modem critiquait devant moi la décision du président Sarkozy de
nommer Didier Migaud à la cour de comptes et Michel Charasse au Conseil
Constitutionnel et y voyait une preuve supplémentaire du caractère peu
démocratique du régime. Et pourtant !
Dès son investiture, Nicolas Sarkozy avait attiré dans son gouvernement des figures de la gauche, certes marginales, mais symboliques. Les nominations récentes semblent partir de la même volonté de troubler le jeu démocratique, de vouloir faire comprendre (ou croire) que le camp du président recouvre une grande partie du spectre politique, au moins sa partie qui se soucie de gouverner. J’imagine que c’est ce qui chiffonnait mon interlocuteur mercredi lors de la République des blogs
Il me semble
au contraire que les récentes nominations tiennent plus de la volonté d’un
fonctionnement démocratique sain et d’une volonté d’équilibre des pouvoirs que
du flou et de l’ambiguïté créés par les débauchages présidentiels
La nomination de Michel Charasse
ne change pas les équilibres au sein du Conseil Constitutionnel puisque tous
les autres membres sont issus de la droite ou du centre droit. On peut même se
dire qu’il aurait été aberrant qu’il n’y ait aucun membre issu de la gauche,
pour proposer des lectures différentes au groupe. Je ne le savais pas, l’ancien
ministre des finances est un juriste de
formation et a conseillé François Mitterrand sur les questions
constitutionnelles.
La nomination de Didier Migaud, dont
l’indépendance et le souci du bon fonctionnement des institutions publiques
sont incontestables, à la présidence de la Cour des Comptes le met à la
direction d’un organe de contrôle dont on peut toujours se demander s’il est
écouté mais qui me parait typiquement un organe de contre pouvoir, un organe
qui limite les possibilités de dérive du pouvoir.
Que cet organisme soit dirigé par une personnalité issue de l’opposition, , on se demande après coup si cela ne devrait pas être la norme
Ces nominations récentes honorent en fait la démocratie.
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