A l’occasion du passage à l’Assemblée Nationale du projet de loi sur le Grand Paris, Christian Blanc a bien voulu m’accorder un entretien ainsi qu’à Emmeline, seule blogueuse ayant réussi à se dégager dans le très court délai offert (la journée de mardi !). Une autre séance est cependant prévue
Le secrétaire d’Etat au développement de la région capitale ne cherche que rarement à se répandre sur les ondes. Il a beaucoup rencontré les élus de la région parisienne et pour le reste il y a quelques articles dans les journaux. Il semble important que les citoyens puissent se faire leur avis sur la question. Je lui ai donc proposé lundi soir de rencontrer des blogueurs, par exemple à l’occasion de la RDB de novembre. Mardi matin j’apprenais qu’il pouvait nous recevoir le lendemain ce qui fut fait pour deux personnes
Mais ce n’est que partie remise, puisque nous avons convenu d’un nouveau rendez vous, probablement le lundi 18 janvier au soir. Les blogueurs intéressés peuvent me contacter.
La comparaison au seul point économique montre que d’autres grandes villes font nettement mieux que Paris, en terme de croissance économique, en gros le double, même avec un potentiel plus faible au départ.
Les villes asiatiques ont un très fort développement mais l’air y est irrespirable : du point de vue écologique ou culturel, Paris a des atouts incontournables
Le moyen, c’est de mettre en place les éléments structurels fondamentaux et les outils de travail dont pourront s’emparer les acteurs
Le premier élément structurel, c’est bien sûr le futur réseau automatique qui rejoindra les 7 pôles de développement économiques identifiés, les lieux d’échanges aériens et ferroviaires, des zones d’habitation.
Les outils, se sont notamment la SGP (société du Grand Paris) et le système des contrats
Le titre II du projet de loi crée en effet « l’établissement public « Société du Grand Paris » chargé d’assurer la maîtrise d’ouvrage des projets de transport d’intérêt national et compétent pour réaliser des opérations d’aménagement ou de construction liées au réseau de transport du Grand Paris. »
Mais Christian Blanc a surtout insisté sur le système de relation contractuelle entre une commune ou un groupe de commune et l’Etat, à travers des contrats de développement territoriaux, concernant notamment les aspects fonciers et de logements.
Par exemple, au Nord de Paris, la saturation des TGV des gares de l’Est et du Nord conduit à prévoir une zone d’échange inter-modale importante au niveau du Carrefour Pleyel. Les maires des communes de St Denis, Aubervilliers, St Ouen etc. ont l’occasion de se regrouper dans une logique projet pour le développement de cette zone qui comprendra notamment un pôle de développement autour de la création. C’est leur choix de regroupement qui fera le périmètre du projet, puis il y aura à construire avec l’Etat un contrat pour l’action.
L’idée essentielle que voulait souligner le secrétaire d’Etat, était la différence systémique entre sa méthode et celle utilisée habituellement dans ce type d’opérations, par exemple avec le SDRIF.
Les élus sont habitués à un projet qui donne comme objectif ce qu’on va faire (et qu’on peut formaliser sur une carte) et comme moyens des montants financiers et la planification de l’action.
Cette méthode trouve vite ces limites, elle fige les choses dans un cadre qui devient vite obsolète mais qu’on ne sait pas corriger.
(Le projet du Grand Paris est au contraire dans la droite ligne de ce que Christian Blanc a toujours fait, que ce soit en nouvelle Calédonie, à la RATP ou à Air France, j’y reviendrais Verel)
Emmeline a noté que ce qui intéresse les franciliens est de savoir si cela va améliorer leurs conditions de vie, ce qui a amené la discussion sur les temps de trajet, le logement et le prix de ceux-ci
Christian Blanc a souligné que la vitesse moyenne du futur métro automatique était élevée (60km/h) et qu’il rapprochait ainsi largement les distances ; Il a noté que 3 millions de personnes seraient directement à proximité de l’une des gares, permettant de passer d’un développement urbain radio centré à un développement poly centré.
Il a enfin fait remarqué que bien sûr, le projet se situait à long terme, mais qu’il avait été pensé pour être réalisé dans un délai rapide (13 ans) malgré son envergure, et que les projets structurels de la région ne sont pas plus rapidement réalisés.
Nous étions encore sur notre faim quand il a fallu s’interrompre, mais en se donnant un nouveau rendez vous !
Je reviendrais prochainement sur les questions abordées pour livrer mon analyse (mais je n’ai jamais caché mon adhésion profonde aux idées de Christian Blanc), notamment aux deux questions majeures posées par Emmeline :
et si cela ne marchait pas ?
et quel impact sur les franciliens ?
PS : les lecteurs voudront bien excuser la mise en page, liée à un problème informatique que je n'ai pas réussi à maîtriser
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