Le Centre de Pompidou est en grève, ce qui ne fait évidemment pas l’affaire des touristes mais semble correspondre à une culture bien tenace dans ce temple de…la culture ! Ce qu’en disent les médias ne montre pas une grande sagesse.
Les grévistes s’insurgent sur les
conséquences du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux, alors que des
agents ont plus de 50 ans.
L’utilisation systématique de cette mesure révèle l’impuissance de
l’administration à gérer ses effectifs. Faute de savoir transférer des agents
d’un service en sur effectif à un service en sous effectif, la seule solution
trouvée a été cette mesure aveugle, qui consiste à ne pas remplacer la moitié
des départs.
On apprend aussi que 44 % des
effectifs du centre Pompidou ont plus de 50 ans. Et l’AFP précisait mardi
« Sur dix ans, cela signifierait la suppression de 400 postes (sur un
total actuel de 1.100). » On s’interroge sur le mode de calcul (des
grévistes ? des journalistes ?) qui conduit à ce que dans les dix ans,
on supprime 400 postes en ne remplaçant qu’un départ sur deux, alors que 484
agents ont aujourd’hui plus de 50 ans.
Les informations plus récentes renvoient à un rythme plus faible :
26 en 2010 et 23 en 2011.
Ceci dit, la réalité est
probablement qu’on est en plein brouillard sur la prévision des départs. La
traduction en départs sur dix ans de l’effectif des plus de 50 ans est
révélatrice d’un raisonnement simpliste qui conduit à imaginer que les départs
se feront à 60 ans ; Et pourtant, rien n’est moins sûr : une partie
importante des agents du Centre (y compris chez les gardiens de musée) a
commencé sa carrière bien après 20 ans et devrait donc travailler au-delà de 60
ou 62 ans.
De toutes manières, il est difficile de prévoir de manière précise le nombre de départs en retraite. Il dépend en effet de l’ensemble de la carrière de l’agent, pas forcément connue de son dernier employeur, et du choix de chaque individu du moment de son départ (le problème est le même dans le privé). Une solution consiste à proposer aux agents de calculer avec eux leurs droits, ce qu’ils font …ou pas !
Par contre, il est possible de
faire une analyse statistique, en fonction de la pyramide des âges et des choix
des partants précédents, mais bien sûr cette analyse garde une certaine incertitude
(les chiffres de 26 et de 23 sont probablement des approximations et non des
certitudes).
Ces difficultés de prévision n’ont pas empêché à une certaine époque de déclarer que 50% des fonctionnaires partaient dans les dix ans. Cette affirmation n’étant pas accompagnée d’une date de démarrage des dix ans, n’a évidemment aucun sens. Mais bon, cela faisait bien dans les discours politiques, ou dans celui des hauts fonctionnaires sensés s’occuper du problème..
Les commentaires récents