L’intervention de Frédéric Mitterrand , de Bernard Kouchner et de quelques responsables UMP pour défendre Roman Polanski a suscité de très nombreuses réactions généralement indignées, dans les forum de journaux comme sur les blogs. Les internautes se montrent sévères à l’égard du cinéaste mais encore plus envers le ministre de la culture, accusé de réaction corporatiste.
Par exemple, dans un sondage sur le site de l’Express 65% des internautes trouvent l’arrestation normale, 15% ridicule, 11% révoltante et 10% s’en fichent. Une majorité pour condamner Polanski mais un quart pour le défendre.
De son coté, Le Point trouve 97%
d’internautes qui condamnent Polanski. Il ne s’agit pas ici de personnes
qui ont cliqué sur une réponse d’un sondage, mais de l’analyse des commentaires
sur le site du journal. Et l’article de souligner que l’objet principal de la
vindicte populaire, ce sont ces intellectuels et ces puissants qui se protégent
entre eux.
Ces réactions vont évidemment
parfois jusqu’à l’excès, avec notamment ces accusations de pédophilie alors que
la victime n’était plus une enfant.
Il est vrai que l’autre camp n’hésite pas à accuser la jeune fille d’un comportement léger, comme si parce qu’on était mannequin, on était forcément une putain. Et que dire des commentaires sur la prison « rudimentaire » dans laquelle est logé le cinéaste. Mon Dieu, vous vous rendez compte, on le traite comme n’importe quel détenu !
Si les journaux nationaux avaient
défendu le cinéaste, comme le Monde par exemple, certains à droite ont compris
que le gouvernement faisait fausse route et des députés ont commencé à chanter
une autre chanson
Pour se repositionner dans le
sens de l’opinion, le journal du soir a donné la parole à l’ami Eolas et a
publié une lettre ouverte pleine d’intérêt, celle d'un homme qui explique avoir
lui aussi profité d’une fille de 13 ans. Il explique qu’il lui a fallu les
années de prison pour comprendre que son acte était mal. Il demande aujourd’hui
le droit à l’oubli mais souffre aujourd’hui de voir les gendarmes l’obliger à
se présenter deux fois par an, lui qui est inscrit à vie dans un registre de
délinquant sexuel. On comprendra qu’il vive mal le traitement réservé à
Polanski par les ministres à qui il adresse sa lettre
Dans ce contexte, l’affaire de la
joggeuse enlevée puis assassinée par un ancien condamné pour viol ne pouvait
qu’enclencher les vieux réflexes, comme le note Authueil. Et voilà qu’on parle
de castration chimique, comme si on pouvait garantir que quelqu’un prend ses
médicaments : justement on vient de me signaler une personne retombée dans
sa maladie mentale pour avoir cessé de prendre ses médicaments
Il faut donc absolument lire ce qu’en dit maître Mô, qui rappelle
que le taux de récidive chez les délinquants sexuels est très faible (16 pour
1000) et qu’il faudrait prendre plus de moyens pour les soigner.
On sait à quel point les
délinquants sexuels sont victimes en prison des autres détenus. Pour les
protéger, l’administration les regroupe dans quelques prisons où étant
majoritaires, ils sont de fait protégés. Mais ce qui est vrai dans les centres
d’exécution de peine ne l’est pas pour les maisons d’arrêt où se trouvent des
prévenus en attente de jugement
Il n’y a pas lieu d’être fier d’être français ces jours ci !
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