S’offusquer du népotisme et railler l’incompétence de Jean Sarkozy est peut être une erreur profonde qui empêche de bien regarder ce qui se passe, comme hier les jugements abrupts sur Ségolène Royal. Après presque tous mes camarades de Lieu Commun, à mon tour de livrer mes réactions sur cette affaire.
Relevons d’abord le très bon article d’Hughes, sur l’incapacité des puissants à se rendre compte qu’ils dépassent la mesure. Et notons un article du Monde ce soir, beaucoup plus nuancé que ce qu’on lit par ailleurs
Dans cette affaire, il est tentant de relever que le fils du président n’est qu’en deuxième année de droit et de penser qu’il n’a pour seul qualité que d’être le fils de son père, comme Jean Christophe Mitterrand, ancien conseiller aux affaires africaines, qu’on avait surnommé « papamadi ». Je pense qu’on fait alors une erreur.
Il se
trouve qu’au moment des élections municipales et cantonales, au moment où Jean
Sarkozy a fait parler de lui, j’avais discuté avec une femme implantée dans le
milieu politique local, qui m’avait dit avoir été impressionnée par les talents
du fils.
Samuel ne dit pas autre chose : en tant que candidat, en tant que communiquant politique, le fils Sarkozy est très au dessus de la moyenne, il est vraiment doué. Reste à savoir si comme gestionnaire et décideur, il a les mêmes qualités. C’est là que son faible niveau de formation ne plaide pas vraiment en sa faveur. Mais on n’a en réalité guère d’éléments.
Tout cela n'enlève rien au fait que l'appui de son p^ère a été essentiel dans son début de carrière
Il me parait tout à fait possible
que ce fiston aille loin, comme il est possible qu’il disparaisse de la
circulation quand son père sera sorti du système. Ce qu’on peut profondément
regretter, comme me le faisait remarquer mon épouse, c’est qu’il se plonge
directement en politique, sans aucune expérience de la « vraie » vie.
J’ai eu l’occasion de rencontrer
il y a quelques années une jeune femme qui à 23 ans n’avait rien à envier au
parcours de Jean Sarkozy, et qui depuis, à continué un très brillant parcours.
Je suis persuadé qu’elle finira ministre.
A la différence de Jean Sarkozy,
elle a une formation initiale solide et a pris le temps de travailler 3 ans
dans le privé quand tout un tas de responsables politiques lui tendaient les
bras. Cet apprentissage des réalités de la vie est une bonne chose, pour elle
mais surtout pour nous si un jour elle atteint le poste que je lui imagine.
Je pourrais faire les mêmes
remarques à propos de nos brillants hauts fonctionnaires passés par Sciences Po
et l’ENA, au risque de ne jamais comprendre pourquoi il ne suffit pas de pondre
un beau décret à Paris pour changer les choses (mais il parait qu’on n’enseigne
plus Crozier à l’ENA !)
Mais je reconnais être un vrai naïf idéaliste
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