A quelques jours d’intervalles, j’ai croisé deux personnes qui venaient de subir des interventions importantes et qui gambadaient déjà comme si de rien n’était, illustrant les progrès foudroyants réalisés en médecine depuis quelques années, pour pratiquer presque en douceur ce qui il y a peu était du domaine de l’intervention lourde
Un de mes amis a subi il y a quelques semaines une pose de prothèse de hanche. 15 jours plus tard, nous étions ensemble en visite à Bruges et il se comportait comme si de rien n’était, et même mieux qu’auparavant, quand des douleurs à la hanche le gênait dans ses déplacements. Alors qu’on lui avait remplacé la hanche et la partie haute du péroné par du matériel artificiel, l’opération avait été menée de telle sorte qu’on l’a fait se poser sur sa jambe le jour même de l’intervention, et marcher dès le lendemain. Cet exploit était permis par le fait que les muscles n’avaient pas été lésés ou coupés mais seulement écartés.
Cette semaine, une de mes collègues de 25 ans, est revenue de 15 jours d’absence, après avoir, avait elle dit, subi une intervention chirurgicale légère. En fait, elle souffrait d’une lésion cardiaque, les deux ventricules communiquant entre eux, ce qui faisait qu’elle était facilement essoufflée. Cela m’a rappelée des souvenirs beaucoup plus anciens : il y a environ 40 ans, une petite fille de mes voisins, souffrant de ce qu’on appelait la maladie bleue ( communication entre les parties du cœur qui fait que du sang qui n’est pas passé par les poumons est envoyé dans les artères) avait subi deux interventions chirurgicales pour y remédier et n’avait pas survécu à la seconde.
Ma collègue m’a expliqué qu’elle n’avait même pas de cicatrice, à peine un gros bleue à l’aine. En effet, le chirurgien est passé par l’artère fémorale pour aller poser au niveau du cœur une pièce artificielle permettant de séparer correctement les deux ventricules. Et la jeune opérée se comportait comme si de rien n’était 15 jours après !
Dans les deux cas, les progrès réalisés se traduisent pour les patients par une amélioration spectaculaire du confort par rapport aux anciennes méthodes pratiquées. Mais on peut aussi imaginer que ces nouvelles solutions sont infiniment moins coûteuses pour la sécurité sociale, en raison d’une durée de séjour en hôpital extrêmement raccourcie.
Comme on l’a vu dans d’autres domaines, notamment industriels, ce n’est pas forcément par des moyens supplémentaires qu’on progresse en efficacité, mais par des progrès dans les méthodes et l’organisation. Cela passe aussi parfois par la technique, comme quand on s’attaque à des calculs dans les reins en les réduisant en sable à coup d’ultrasons, évitant ainsi une opération chirurgicale.
Ce n’est évidemment pas toujours possible. Cependant, on sent que les progrès ne biologie humaine, dans les matériaux, dans les instruments d’exploration peuvent amener de nombreux exploits. Tant mieux : la réduction des coûts d’intervention est une des méthodes les plus sûres pour assurer que toutes les classes sociales pourront bénéficier de la médecine pour leur santé.
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