Après le leader socialiste Benoît HAMON, Juleset Samuelavaient réussi à faire venir la tête de liste UMP pour les européennes. Comme c’était souhaité, le débat a été très courtois, au point que Samuela jugé « c’est de l’eau tiède » !
Je suis arrivé en retard et, mal placé, j’entendais assez mal ce qui se disait, mais suffisamment pour constater que le ministre et ancien commissaire européen avait en effet un discours modéré. Il répondait aux questions posées par les blogueurs présents, ce qui se traduisait par quelques cours échanges sur un sujet puis sur un autre : Jules a trouvé qu’on abordait plus le fond que dans ce qu’on peut voir dans les médias, mais il aurait préféré aller plus loin sur les sujets traités.
Il est vrai que dans un échange court et courtois, Michel BARNIER connaît suffisamment bien son sujet pour ne pas prendre de risques excessifs à se prêter au jeu de questions réponses dans une salle qui ne semblait pas particulièrement favorable, sans pour autant être agressive.
Si j’en reste aux niveaux des impressions, je me suis dit en l’écoutant qu’il se positionnait d’abord comme un pragmatique, à l’opposé de l’impression que m’avait faite Benoît HAMON, qui avait eu un discours beaucoup plus idéologique. On sait comment à droite ce discours pragmatique peut couvrir la seule recherche du pouvoir et une politique qui avantage certaines catégories.
Il me semble que dans le cas de Michel BARNIER, ce pragmatisme n’est pas incompatible avec quelques convictions solides, la plus évidente et connue étant son attachement à la construction européenne. Ces convictions et ce pragmatisme m’ont fait penser à Jacques Delors, même si bien sûr les deux hommes ne font pas les mêmes choix politiques. Le candidat de l’UMP a insisté aussi sur ses convictions anciennes dans le domaine de l’écologie, rappelant avec malice que s’il avait pu faire un rapport sur le sujet à l’Assemblée Nationale en 1988, c’est qu’à l’époque le Parti Socialiste au pouvoir n’accordait guère d’importance au sujet.
Il est vrai que je venais avec un à priori favorable, en raison de l’engagement européen du ministre. Chacun peut se rappeler qu’au moment de la campagne référendaire sur la constitution européenne, il fut l’un des rares leaders de l’UMP à vraiment mouiller sa chemise pour défendre le « oui ».
Sur le sujet je retiens de sa part deux remarques qui sont autant d’évidences, malheureusement rarement reconnues par les leaders politiques. Il a fait la première suite à des jugements d’un blogueur sur l’action de la commission dirigée par BARROSO. Il a rappelé que le rôle de la commission est de proposer mais que ce sont les chefs d’Etat qui décident. Et d’enchaîner en rappelant qu’en 50 ans, pas une seule directive n’a été édictée sans avoir été approuvée au préalable par le gouvernement français, qui était donc de mauvaise foi en faisant porter à Bruxelles le chapeau des décisions.
Deuxième évidence : « l’Europe a été faite pour les citoyens mais sans les citoyens ». c’est sans doute un des forts ressorts de la réaction contre le « oui », l’impression qu’on voulait décider pour nous, en choisissant notre « bien » théorique.
Tout cela ne fait pas un programme, mais il faut dire que j’ai manqué la plus grande partie du débat. Ce que j’en ai entendu donne raison à Samuel : c’était bien de l’eau tiède. Mais il se trouve que j’ai toujours été un modéré et que l’âge ne m’a pas fait changer sur ce point, au contraire : je sais de plus en plus que l’eau bouillante peut brûler et que l’eau glacée peut geler !
Pour moi qui suis un chaud partisan de la construction européenne et qui ais milité pour le « oui », Michel BARNIER est un homme pour qui on peut voter aux européennes. Mais peut on en dire autant de sa colistière, qui n’a pas montré jusqu’à présent un enthousiasme délirant pour l’Europe, et qui détient le record du nombre de prix Busiris décernés par notre ami Eolas ?
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