Je n’achète jamais le Figaro, mais j’ai fait une exception hier car il annonçait un entretien avec Christian Blanc. Ce que j’ai lu sur les chiffres de l’emploi m’a montré qu’il n’y a pas qu’au Monde et chez Libération que les journalistes ne font pas correctement leur travail.
Le titre en « une » pouvait déjà alerter, puisqu’on y lisait « 80 000 nouveaux demandeurs d’emplois en février ». Le titre en page intérieure était pourtant juste : « presque 80 000 chômeurs supplémentaires en février ». On l’aura compris : l’augmentation du nombre de chômeurs (un peu moins de 80 000) correspond à la différence entre le nombre d’entrées (de l’ordre de 400 000 tous les mois) et de sorties (qui ont baissées ces derniers mois pour se situer autour de 300 000 mensuellement). Les nouveaux demandeurs d’emploi, se sont les entrées, pas le solde !
L’article continue dans la même veine puisqu’il affirme que « le nombre de personnes qui se sont inscrites en février à Pôle emploi a fortement augmenté pour le dixième mois d’affilé : + 79 900 » dans la (nouvelle) catégorie 1 . L’auteur précise plus loin que cela représente une augmentation de 3,5% par rapport à janvier à 2 384 800 demandeurs d’emploi.
En réalité, il ne faut pas lire que le nombre d’entrées est en augmentation pour le dixième mois consécutif, mais que le nombre de chômeurs est en augmentation.
On notera que l’auteur, Marc Landré, n’est pas un stagiaire à qui on a demandé par hasard de faire un papier à partir de la note de pôle emploi ; c’est un journaliste spécialiste du social au Figaro ! Mais apparemment, il ne fait pas la différence entre flux et stocks qu’il confond allégrement.
A quand un recyclage des journalistes sur l’utilisation des chiffres, sur les flux et les stocks, sur ce que signifie croissance et recul etc. !
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