J’ai eu le plaisir ce midi de revoir un de mes amis, marié à une américaine, avec qui j’ai échangé avec plaisir sur ce qui révèle la crise aujourd’hui, ici comme aux USA. Toute la difficulté est de faire la part de ce qui est conjoncturel ou de ce qui est structurel et mis en évidence par la crise actuelle.
Je lui faisais remarquer que la plupart des commentateurs trouvent dans cette crise une confirmation de ce qu’ils pensaient avant, qu’ils soient libéraux ou opposés à l’économie de marché, écologistes ou opposés aux étrangers.
Pour sa part, si la crise n’a pas remis en cause son attachement à l’économie de marché, elle l’a fait changé sur la question des inégalités, en lui montrant à quel point la caste des riches américains (2 à 3% de la population) se comporte comme viscéralement attaché à ses privilèges, et prêt à les défendre becs et ongles par tous les moyens. Une seule solution pour lui : relever fortement les droits de succession et les tranches supérieures des impôts, comme cela a été le cas pendant le New Deal.
Quand tous les médecins deviennent riches en quelques années et qu’ils ne se préoccupent plus de soigner les pauvres, la société est vraiment malade. Les riches américains ont protégé leurs privilèges grâce aux républicains qu’ils finançaient largement. Mais ils n’ont pas vu arriver Barack Obama, son financement par le biais d’Internet et une multitude issue des classes moyennes ou des minorités ethniques.
Mais si son épouse américaine peut apprécier le style de vie des Français, le fait qu’on n’y passe pas son temps à parler argent et placement, elles peut aussi être surprise par les habitudes française, le poids de la politique et de l’idéologie. Elle s’est ainsi étonnée de voir une jeune lycéenne de 16 ans se mobiliser contre les lois Darcos, quand il y a tant de causes dans le monde qui méritent bien plus la mobilisation des jeunes.
Comme quoi, le regard extérieur nous donne toujours l’occasion de regarder autrement ce dans quoi on est plongé. A nous de saisir cette occasion ou la rejeter, à tort ou à raison.
Mon ami avait le sentiment que la civilisation de consommation était remise en cause par la crise. Comme il le faisait remarquer, on pourrait continuer 3 ans sans problème sans construire une seule voiture le stock existant étant plutôt en bon état. Mais je lui ai fait admettre que la crise était là un accélérateur et un révélateur d’une évolution engagée. Une évolution qui conduit à délaisser le milieu de gamme pour privilégier le pas cher…ou le luxe !
Il m’a également rapporté de nombreuses informations sur son travail actuel, informations que je ne peux malheureusement pas citer ici.
Un déjeuner plein de richesse donc, de vraies richesses, celles qui enrichissent non le compte en banque mais l’esprit
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