La lecture du blog d’Eolas est pour moi une occasion permanente d’apprentissage. Grâce aux textes du maître des lieux bien sûr. Mais parfois aussi, ce sont les commentaires qui nous ouvrent de nouvelles compréhensions, comme ce fut ce matin le cas sur un sujet assez éloigné du droit.
Il est vrai que le nombre de commentateurs est tel que parfois une discussion particulière se lance. J’ai eu ainsi une fois une discussion sur le corporatisme qui m’a éclairé sur la question (je me suis promis d’en faire un billet, cela viendra peut être !)
Certaines remarques ont trait à l’orthographe, et cette fois cela concernait l’expression dont j’ai fait mon titre. On comprend bien le sens de celle-ci : je constate mon erreur, et je la prends pour moi. Il est donc étonnant de voir certains écrire « au temps pour moi », ce qui n’a apparemment aucun sens, et m’a plusieurs fois bondir, jusqu’à que je constate que cette écriture était fréquente.
En réalité, j’avais tort, et je l’ai compris grâce à un commentateur répondant au doux nom de Paf le chien (oui, je sais, c’est un pseudo !) qui renvoie à une très longue et très complète explication de Wikipédia et à une beaucoup plus courte de l’Académie Française. En voici une partie :
l’expression familière au temps pour moi, issue du
langage militaire, dans laquelle au temps ! se dit pour commander la
reprise d’un mouvement depuis le début (au temps pour les crosses,
etc.). De ce sens de C’est à reprendre, on a pu glisser à l’emploi figuré
Je n’ai donc plus qu’à m’incliner et à imaginer que l’expression, plutôt que de venir du langage militaire, est issu de celui des chefs d’orchestre !
Une de mes collègues à qui je racontais l’anecdote me faisait remarquer que l’expression « ne pas faire long feu » venait aussi du langage militaire, sans qu’elle sache pourquoi. Elle m’a ainsi donné la possibilité d’étaler ma science, ou plutôt mes souvenirs d’ingénieur dans les mines.
Comme on le sait, une cartouche de dynamite peut exploser (c’est d’ailleurs à cela qu’elle sert). On sait peut être moins qu’elle peut brûler, sans que ce feu se transforme en explosion, de la même manière que dans une centrale nucléaire, la réaction nucléaire ne se transforme pas en explosion nucléaire. En fait, l’explosion correspond à une accélération de la réaction chimique de la dynamite qui brûle.
Dans un bâton de dynamite qui fait long feu, la réaction peut en permanence s’accélérer pour se transformer en explosion. En conséquence, la règle veut qu’après avoir fait sauter de l’explosif, on attende au moins 5 (ou 10, je ne sais plus) minutes avant de se rendre sur place, pour éviter d’être pris dans l’explosion d’un bâton ayant fait long feu
Lors des 5 années pendant laquelle j’ai eu la responsabilité de creusement de galerie, il y a eu dans mon service 2 ou 3 000 mises à feu. Il y a eu quelques cas où on a retrouvé des morceaux de dynamite imbrûlés, sans qu’on puisse généralement savoir si une cartouche avait fait long feu ou s’il y avait eu erreur dans le branchement des fils.
Juré, le prochain billet parlera d’autre chose !
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