La liberté de la presse est à la fois un élément de la démocratie et un moyen de la préserver. L’initiative de la CNDS de diffuser par le Journal Officiel un rapport sur des violences policières que le ministre de l’intérieur se refuse à sanctionner en est une preuve inattendue.
Quelques mots sur l’affaire : une personne ayant constaté des violences policières et les ayant signalé par l’intermédiaire de son député, la Commission nationale de déontologie de la sécurité s’est emparé du sujet. Le ministère de l’intérieur ayant refusé de prendre en compte ses remarques, la commission (le CNDS) a finalement utilisé le seul moyen d’action qui lui restait : diffuser son rapport au journal officiel.
La presse s’en est emparé : le Nouvel Obs. dès dimanche, Le Monde seulement mardi après avoir lu le blog d’Eolas. On trouvera aussi un résumé chez Authueil et une explication de texte complète dans le Journal d’un avocat.
Cette affaire illustre pour moi l’avantage de la démocratie sur les autres systèmes. Dans une démocratie, les citoyens comme les responsables sont des humains comme ailleurs, avec leurs qualités et leurs défauts, leurs actes parfois très louables et parfois très répréhensibles. Il n’est donc pas surprenant qu’il s’y passe des faits répréhensibles comme des policiers qui tabassent un homme à terre et menotté ou une hiérarchie qui couvre ces faits.
Ce qui se passe dans une démocratie plus que dans un autre système, c’est que dans un nombre relativement important de cas, ces faits sont dénoncés et poursuivis.
La caractéristique de la démocratie, ce n’est pas l’absence de faits scandaleux, c’est le fait que des scandales éclatent, c’est que les faits scandaleux sont dénoncés. Et le fait que ces faits illégaux soient dénoncés, contribue progressivement à la diminution de ces faits. Certes lentement, parce que les hommes restent des hommes, mais certainement mieux et plus vite que dans d’autres systèmes, en particulier ceux où le secret protège les faits scandaleux, ce qui pousse au contraire à leurs multiplications.
On pourrait dire un peu la même chose du système économique, où ceux qui font le plus d’erreurs finissent par disparaître, mais je préférerais faire la comparaison avec les systèmes qualités dans les entreprise et avec deux entreprises emblématiques. D’une part Toyota, qui a fait de son système de kaisen (progrès permanent) l’un des outils majeurs de son succès (au point de devenir numéro 1 mondial de l’automobile. D’autre part Général Electric qui avec son système 6 sigma (copié sur Motorola) est devenu un modèle de méthode de management.
Pour revenir à notre affaire, la CNDS a fait tout ce qu’elle pouvait. C’est maintenant à la presse et aux blogs de diffuser l’information pour que d’autres actions finissent par obliger le ministère de l’intérieur à agir. J’attends notamment qu’un élu, député ou sénateur, se décide à poser une question orale au gouvernement sur le sujet. C’est aussi à cela que sert le Parlement. En attendant, j’invite mes lecteurs à fait connaître l’affaire et le rapport.
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