Mais peut être faut il dire « décrypter » ? Dans le numéro daté du 24 janvier, Le Monde rapporte le résultat du conseil de surveillance du groupe tenu mercredi, consacré au budget 2009 et à la gestion de la dette du journal.
On y lit que les départs réalisés dans le cadre du PSE concernent 110 salariés dont 60 journalistes et devraient diminuer de 11 millions d’euros la masse salariale annuelle. Un rapide calcul nous montre que le coût moyen d’un des salariés en partance est de 100 000 euros par an, ce qui correspond à un salaire moyen d’environ 66 000 euros brut par an ou 5500 euros par mois. Peut être s’agit il de salariés anciens et/ ou membres de l’encadrement comme le suppose Challenges, mais l’effectif concerné est tel qu’on ne peut parler des seuls plus hauts salaires.
Le journal note que la perte d’exploitation se situera autour de 4.7 millions d’euros, hors pertes exceptionnelles liées au plan de départ. Curieusement (enfin, curieusement, on finit par avoir l’habitude), l’article ne dit pas un mot du montant de ces pertes exceptionnelles. Par comparaison avec ce qui se passe dans d’autres entreprises à hauts salaires (les banques par exemple), il ne serait pas étonnant que l’indemnité de départ se situe autour de 2 ans de salaire en moyenne, parce que le plan est généreux et parce que les plus anciens sont souvent majoritaires parmi les partants.
Cela ferait 22 millions de pertes exceptionnelles. D’après Challenges qui le tient de Médiapart, la perte totale pourrait dépasser les 30 millions, ce qui, en décomptant les 4.7 millions de perte d’exploitation, renverrait à plus de 2 ans d’indemnités de départ en moyenne.
Justement, le conseil de surveillance a décidé de souscrire un emprunt de 25 millions d’euros. Comme la dette du journal fait peur aux banques, il est contraint de garantir cette emprunt par le nantissement de Télérama. Il se trouve que les représentants du personnel de cet hebdomadaire ont voté contre un budget « voté à une large majorité » dit le titre.
Les journalistes de Télérama n’auraient ils qu’une confiance limitée dans la capacité du groupe à rembourser l’emprunt ? La solidarité entre journalistes de deux titres différents serait elle plus limitée qu’on voudrait nous le faire croire ?
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