Aujourd’hui, les partenaires sociaux se rencontrent pour discuter du chômage partiel, ou au moins de on indemnisation. Le chômage partiel, parfois appelé chômage technique est en effet de retour, en particulier dans l’automobile ou certaines usines en auront fait jusqu’à 70 jours dans l’année 2008.
Il avait représenté 16 millions de journées indemnisées en 1996 mais il avait beaucoup baissé depuis, descendant nettement sous la barre du million de journées (700 000 en 2005 pour 78 000 personnes concernées) comme l'expliquait il y a peu la DARES
L’industrie a toujours été la principale utilisatrice de cette mesure (environ 80% des journées autorisées, en 2003 comme en 2004 et en 2005), l’automobile y faisant appel par à coup, avec une grande variation des volumes selon la conjoncture : en 2003, le secteur représente 167 000 journées autorisées soit environ 8% du total. Ce montant est divisé par deux en 2004, résultat multiplié par 3.7 l’année suivante !
Le niveau de chômage partiel sera très élevé de nouveau dans l’automobile au 4ème trimestre, avec les nombreuses journées de fermeture des usines Renault et Peugeot, et par ricochet de l’ensemble de leurs sous traitants.
L’industrie automobile emploie environ 200 000 salariés. Si la moitié sont concernés par le chômage partiel et chôment 20 jours ce trimestre, cela représente 4 millions d’heures de chômage partiel, soit plus de 10 fois le montant de 2005 pour le seul secteur automobile et deux fois le total autorisé tous secteurs confondus pour l’ensemble de l’année 2005.
Jusqu’à présent, le chômage partiel donnait lieu dans la plupart des entreprises, à une indemnité au moins égale à 50% de la rémunération horaire, avec un minimum à 4.42 € /h (le SMIC est à 8.71€/h). L’Etat en finance 2.44€ dans les entreprises de moins de 250 salariés et 2.13 € dans les entreprises de plus de 250 salariés
Le 25 novembre, à Valenciennes, N Sarkozy a annoncé sa volonté de revoir les règles. D’abord en augmentant les volumes possibles (passant le maximum de 600 à 800 voire 1000 heures par an) puis en projetant une augmentation des indemnités (à négocier par les partenaires sociaux pour les porter au niveau du SMIC, l’Etat augmentant lui-même sa part.
Dans le cadre de son plan de relance, l’e gouvernement a budgété 500 millions d’euros pour le chômage partiel. Ce montant est considérable, puisque les 16 millions d’heures de 1996 représentent moins de 40 millions d’euros. Même si on tient compte d’une augmentation des montants versés, c’est à une explosion du chômage partiel qu’il faudrait donc s’attendre.
Imaginons en effet que la part de l’Etat passe à 5 euros de l’heure, ce seraient 100 millions d’heure qui seraient indemnisées et selon que les heures chômées sont en moyenne par salarié de 100 ou de 250 par an, ce serait 400 000 ou 1 000 000 de salariés qui seraient concernés !
Il est vrai que la mesure fait sens pour faire face à une situation conjoncturelle : l’idée est de diminuer les coûts pour l’entreprise et de limiter les stocks sans casser un outil de travail dont on espère qu’il tournera à plein régime dans quelques temps. C’est en théorie la situation de l’automobile, même s’il se murmure que chacun des deux grands constructeurs français a une usine de trop sur le territoire national : ce n’est pas un hasard si N Sarkozy a demandé, en contrepartie de l’aide de l’Etat, l’engagement de ne pas fermer d’usine !
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