Renault et Peugeot ont annoncé des arrêts de leurs usines d’ici la fin de l’année, pour réduire des stocks qui gonflent, ce qui est insupportable au moment où le crédit et les liquidités sont très difficiles à obtenir. Ces arrêts vont peser sur le chiffre d’affaires de leur fournisseurs : comme je l’ai expliqué ici, la restriction du crédit pousse à baisser les stocks, ce qui contribue à la récession.
Général Motors a perdu 57 milliards de dollars en 20 mois et pourrait se retrouver, au rythme actuel, en dépôt de bilan dans 8 mois ! On n’en est pas là de ce coté de l’Atlantique mais la situation est grave. Au point que la valeur de l’action de Renault a été divisée par plus de 4 depuis le début de l’année, pour revenir au niveau de 1997 !
Peugeot possède 677 000 véhicules dans ses usines ou chez ses concessionnaires, soit une hausse de 111 000 en un an. Le stock de Renault vaut 6.5 milliards d’euros !
Les méventes des constructeurs automobiles correspondent à une baisse de 4 à 8% de leurs ventes sur l’année. Mais on comprend bien que pour leurs fournisseurs, les décisions qui viennent d’être prises vont entraîner une baisse de chiffres d’affaires qui sera probablement supérieure à 10% au second semestre par rapport à l’an dernier.
Il y a un effet multiplicateur. Mais cet effet est provisoire. Si le marché se stabilise en 2009, les constructeurs s’adapteront à se marché mais n’y rajouteront pas un effet déstockage qui aura déjà eu lieu fin 2008. Pour les fournisseurs, l’année 2009 pourrait se traduire par un rebond de chiffres d’affaires par rapport à ce second semestre 2009.
La condition de ce rebond, c’est une stabilisation du marché. Or celui-ci peut continuer à descendre. En effet, la réduction de production va s’accompagner d’un moindre recours aux intérimaires par les fournisseurs de l’automobile. Si tous les acteurs économiques font de même, il y aura un baisse de revenus qui se traduira par une nouvelle baisse des ventes d’automobiles. Par ailleurs, le marché automobile fonctionne en grande partie sur le crédit dont on connaît l’état actuel.
Les fermetures de sites des constructeurs français ont beau être temporaires, elles n’annoncent pas de bons vents, du moins à court terme. Toute la difficulté est de savoir quel sera le niveau de la baisse et quand se produira le rebond. Les boursiers ne sont pas optimistes sur ces points. Ce qui ne veut pas dire qu’ils ne se trompent pas.
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