Le prix du pétrole baisse encore plus vite qu’il a monté, mais la division par deux de son cours ne le ramène toujours pas au niveau de début de 2007, mais il est supérieur au niveau d'il y a un an. L’effet de relance à attendre de cette baisse ne devrait donc pas être supérieur à l’effet de récession de la hausse précédente : pas négligeable mais pas non plus phénoménal. En tous les cas, pas forcément suffisant pour nous sortir de la récession.
Dans le passé, les évolutions fortes du prix du pétrole ont eu un effet important sur la croissance de la France, comme de celle de ses voisins européens : en 1973, puis en 1979, les fortes augmentations pèsent sur la croissance. En 1986 au contraire, le prix est divisé par plus de 3 (de 70 euros 2004 constants à 20 euros environ) et contribue au retour de la croissance des années 86/90. Il remonte en 1991 pour peu de temps et revient en dessous de 20 euros de manière durable jusqu’en 2000, où il commencera sa montée progressive qui le ramène il y a un an au niveau du cours des années 79, avant de doubler.
Le niveau très élevé, au dessus de 100 dollars le baril, n’a duré que quelques mois, assez pour participer à la récession des économies européennes, pas assez sans doute pour donner tous ses effets négatifs. Non seulement la hausse a eu un impact réel fort sur le budget des ménages (en particulier ceux qui se chauffent au fuel), mais il a peut être aussi eu un impact symbolique déprimant, ne serait ce que parce que le prix de l’essence est un prix connu.
Mais il n’y a pas que le cours du baril pour peser sur la conjoncture : on peut citer aussi le cours du dollar et le niveau des taux d’intérêt. Alors que le prix du baril est resté bas pendant toutes les années 90, le niveau élevé des taux d’intérêt participe fortement aux mauvaises années 92/ 97, après les effets de la réunification allemande. La baisse forte ensuite explique en grande partie la croissance à partir de 1997, et en particulier le boom immobilier.
Au premier semestre de l’année, la hausse de l’euro face au dollar et la hausse du baril en euro ont joué négativement sur la croissance, à l’instar des premiers effets de la crise des subprimes. Actuellement, la baisse du baril et de l’euro ont un effet inverse, qui participe à contrer les effets de la crise financière. La baisse de l’inflation qu’on peut attendre à court terme donnera des marges de manœuvre pour une baisse des taux à court terme. Tout cela peut contribuer à limiter la récession. Et ne serra pas de trop pour cela : si on croit que la bourse anticipe bien l’avenir à court/moyen terme, celui-ci s’annonce très noir !
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