Plusieurs grandes banques centrales se sont concertées pour baisser au même moment leur taux d’intervention à court terme, rendant ainsi le crédit moins cher pour les meilleurs emprunteurs. Cela ne suffira pas à lever la réticence récente des banques à prêter de l’argent.
En période normale, on trouve normal qu’un ménage ait un découvert, qu’une entreprise est un crédit à court terme, qu’une banque ait des dettes à court, moyen et long terme. Evidemment, il faut que les montants en question soient raisonnables au regard des revenus des entités concernées. Par exemple, on trouvera raisonnable qu’un ménage ait un découvert qui se ballade entre un demi et un mois de son revenu, mais pas qu’il ait un découvert d’un an de revenu ! Pourtant, le découvert peut ne pas se résorber pendant des années, sans que la banque s’en inquiète.
Dans l’affaire, le ménage bénéficie de la possibilité de faire varier ses dépenses d’un mois à l’autre, alors que ses revenus sont réguliers (ou le contraire) et la banque bénéficie d’agios plus que confortables.
Actuellement, nous ne sommes plus dans une situation normale. La banque craint d’être regardée de travers parce qu’elle a des dettes importantes à court terme, bien que ce qu’on qualifie d’important ne soit parfois pas différend de ce qu’on trouvait normal hier . Etre regardé de travers pour une banque, c’est perdre la confiance de ses créanciers et courir droit à la crise de liquidités
Dans ce cas là, la priorité des banques est de réduire les prêts à court terme (ceux sur lesquels elle peut jouer) et de ne pas engager de prêts à long terme. Elle retrouve ainsi des liquidités qui lui permettent de diminuer ses dettes à court terme et de garder sa crédibilité.
C’est pourquoi il devient difficile d’obtenir des crédits pour acheter un logement. Les transactions immobilières baissent, ce qui devrait assez rapidement faire baisser les actifs immobiliers, renforçant ainsi les difficultés de certains établissements.
Mais les banquiers peuvent aussi faire comprendre à leurs clients privés qu’il serait bien qu’ils réduisent leur découvert, aux PME qu’elles n’auront désormais plus droit au même montant de ligne de crédit.
Le ménage qui se voit intimer de réduire son découvert n’a pas beaucoup de solutions : vendre des actifs ou réduire, au moins temporairement son train de vie : c’est alors la consommation qui plonge
Dans la même situation, une entreprise a trois leviers d’action : repousser ses investissements en attendant des jours meilleurs, diminuer ses stocks et réduire ses dépenses courantes, par exemple en ne renouvellant pas ses contrats d’intérim ou en gelant les projets d’embauche.
Tout cela, on commence à le voir
un peu partout. Dans certains cas, les décisions prises vont préparer la
prochaine reprise (par exemple il faudra bien un jour reconstituer les stocks).
En attendant, tout cela provoque et renforce cette situation que notre
gouvernement répugne à nommer : une récession.
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