Une de mes collègues s’interrogeait tout à l’heure sur l’impact à attendre des modifications des lois sur le temps de travail, libérant notamment les heures supplémentaires. Rien dans la presse sur cette questions, rien sur les blogs économistes (à vrai dire les auteurs semblent en vacances).
Après réflexion, je n’attends pas d’impact notable à court terme (disons dans les deux ans). En effet, les mesures prises ont théoriquement comme effet de faire sauter les limites à la croissance que peuvent constituer les règles sur le temps de travail, en particulier sur le maximum autorisé.
Dans une époque de croissance faible, comme celle que semble maintenant connaître notre pays, les obstacles à la croissance ne freinent rien du tout !
Prenons un exemple : il y a tension sur le marché du travail dans le secteur de la construction. Si on permet aux salariés en place de travailler plus, on donne la possibilité aux entreprises de construire plus de logements. Sauf que les mises en chantier ont beaucoup baissé pour cause de crise des subprimes.
Des entreprises, en particulier petites, pourront plus facilement répondre à un surcroit de travail sans embauche : est ce que cela suffira à leur faire prendre plus de risques commerciaux ?
On peut imaginer que la loi favorisera les opérations de chantage à l’emploi telle qu’on l’a vu à Amiens. Mais ces situations sont beaucoup moins nombreuses que leur médiatisation pourrait le faire croire. Et elles se font déjà dans le cadre de la loi précédente ; N’oublions pas que le SMIC horaire existe toujours : pour les petites entreprises qui payent prés du SMIC, augmenter le nombre d’heure supplémentaires ne se traduit pas par un abaissement du salaire horaire.
Au final, et au moins tant que la croissance ne repart pas, les impacts de cette loi seront sans doute marginaux.
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