Xavier
Bertrand réunit ces jeudi et vendredi 10 et 11, à Chantilly les ministres du
travail et des politiques sociales des 27 membres de l’UE. Cette réunion
informelle, dans le cadre de la présidence française, abordera trois thèmes :
"La mondialisation et le changement climatique",
"Les nouveaux défis démographiques et l'évolution de l'activité tout au
long de la vie", "La cohésion sociale et la non-discrimination"
Nicolas Sarkozy ayant déclaré récemment que le social est du domaine des Etats et non de l’Europe, on ne s’attendra pas à des avancées importantes. Le caractère déclaré informel de la rencontre, ne fait pas préjuger du contraire.
Pourtant, le président de la république avait fait appel à un spécialiste des questions sociales pour préparer ce semestre de présidence française. Bernard Brunhes, qui présentera le rapport qu’il a préparé sur le sujet, est en effet l’ancien conseiller social de Mauroy et il est toujours socialiste.
Mais les convictions et l’expertise ne suffisent pas pour convaincre des responsables nationaux qui pour la plupart ne souhaitent pas faire avancer l’Europe dans le domaine du social. Ceux qui pensent que les « non » aux référendums européens se nourrissent d’une absence de social pourront se désolé. A lire le rapport de l’expert, on imagine que celui se répandra dans les semaines qui viennent pour défendre l’impérieuse nécessité d’une Europe sociale.*
Il me semble pourtant que les dernières péripéties européennes dans ce domaine, sur la question du temps de travail, devraient inciter à la prudence. On a pu observer que chaque pays voulait protéger sa législation propre et éviter qu’une réglementation commune ne vienne remettre en cause ses pratiques. Le résultat est forcément un consensus sur des bases minimales. Il est ensuite facile aux opposants de faire semblant de croire que ce consensus cache la volonté de chaque pays de s’aligner sur le moins contraignant.
C’est ainsi qu’on a pu lire ici ou là que la France avait bien l’intention de passer sa durée hebdomadaire maximale de 48 à 65 heures.
Evidemment, les mêmes vous diront qu’il serait nécessaire de faire l’harmonisation par le haut et non par le bas. Inutile de leur faire remarquer que les ex pays de l’est ne survivraient pas à un SMIC qui se positionnerait très largement au dessus de la plupart de leurs salaires actuels : il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre.
Dans ces conditions, et tant que les pays de l’est n’auront pas rattrapé une grande partie du chemin qui les sépare de ceux de l’Ouest, soit dans sans doute plusieurs dizaines d’années, il parait plus raisonnable à ceux qui nous gouvernent d’éviter de se lancer dans des démarches contre productives.
Ces considérations ne devraient pas empêcher des rapprochements sur des sujets plus qualitatifs, comme la lutte contre les discriminations ; Mais dans ce » domaine, c’est la France qui bloque. Parce que sous prétexte de ne pas discriminer ni favoriser les communautarismes, elles refuse de faire ce que font tous ses voisins, compter les personnes selon leur origine ethnique.
On comprend combien avancer vers un rôle plus important de l’Europe dans le domaine social ne soit pas simple !
Ah, au passage et à propos de la limite des 65 heures hebdomadaire considérée comme si scandaleuse par les leaders politiques et médiatiques de gauche, il est bon de rappeler que c’est la limite dans la fonction publique, conformément à une circulaire sur le sujet de 1995 et une autre de décembre 2000.
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