Versac ferme son blog. Face à la bêtise de ceux qui lui reprochent ( !!) d’être un blogueur influent ( !!), il préfère consacrer son temps à des actions plus utiles que de défendre son pré carré. Il a raison, mais nous perdons un blog de grande qualité.
Versac était l’un des piliers de Publius, dont le rôle fut majeur dans la campagne référendaire, hélas pas assez pour faire gagner le oui. La réponse de Versac à Chouard avait recueilli 100 000 visites. Mais il y avait aussi des partisans du « non » dans l’équipe de Publius, preuve d’un souci majeur de dialogue.
Versac était aussi le fondateur et animateur de la République des blogs, lieu de rencontre mensuel des blogueurs politiques, qui a essaimé de Paris vers d’autres grandes villes, y compris étrangères. Là aussi, l’idée était de favoriser la rencontre et les échanges.
Mais Versac, c’était évidemment d’abord un blog. Dont l’auteur ne cachait plus qu’il s’appelle Nicolas Vambremeersch. Un blog qui a eu un beau succès, dépassant largement le millier de lecteurs quotidiens, avec des pointes de 20 000 lecteurs à l’heure le jour de la présidentielle !
On n’a pas cette audience par hasard quand on part de rien, qu’on n’est appuyé par aucun média traditionnel. Simplement la qualité des articles avait apporté semaine après semaine sont lot de visiteurs, devenus progressivement des fidèles. Il y avait moins d’articles ces derniers temps, Nicolas étant très pris par l’activité de l’entreprise qu’il a fondé dans le domaine du Net.
Parce que progressivement, parce que cela l’intéressait et qu’il en avait une fine compréhension, Nicolas est devenu un spécialiste de la blogosphère, et en particulier de la blogosphère politique. Un spectateur engagé certes, mais qui avait suffisamment de recul pour analyser ce qui s’y passait et pour partager cette analyse et la mettre à dispositions de ses lecteurs.
Cette compétence a fait qu’un jour Versac a eu les honneurs d’une page entière dans le Monde, qu’il a été invité avec ou sans d’autres blogueurs à des manifestations médiatiques, bref qu’il est devenu un personnage visible en dehors du cercle, certes conséquent mais limité, de ses lecteurs habituels.
Il se trouve que certains lui ont alors donné le titre de blogueur influent et lui ont fait le reproche d’être un « baron » de la blogosphère. Accusation d’un ridicule inouï quand on sait comment fonctionne le Net et le monde des blogs, monde sans patron s’il en est.
Mais aussi accusation particulièrement injuste vis-à-vis d’un homme qui au contraire a toujours cherché à favoriser les échanges et le dialogue, le partage et la confrontation des points de vue.
D’un homme pour qui l’amitié était aussi importante, comme l’atteste cet article tenant en un seul mot « félicitations », adressé à un ami blogueur. La Toile est ainsi faite qu’il n’a pas fallu une demi heure pour qu’un commentateur signale que les résultats de l’ENA venaient de paraître.
Je connaissais Nicolas depuis 6 ans, depuis que nous nous sommes tous les deux lancés dans cette aventure un peu Donquichottesque qu’était une candidature aux législatives derrière la bannière de Christian Blanc. Depuis, nos choix politiques n’avaient pas forcément été identiques, mais le lien est resté, chacun respectant le choix de l’autre.
Il m’avait inciter à lancer mon propre blog en 2005. C’est grâce à lui que je consacre une part de mon temps à livrer mes réflexions sur la Toile. C’est grâce à sa République des blogs que j’ai découvert Aymeric ou Mare Annick, Denys ou Charles. C’est probablement par lui que je me suis retrouvé dans Lieu Commun, qui m’a fait découvrir des gens de grande qualité.
Donc Versac, merci et adieu
Et à très bientôt à Nicolas
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