Ont-elles profité du développement du libre consentement, dans la mariage puis dans le divorce? Je répondrais oui à cette questionà la suite de Somni, tout en pensant comme lui que les hommes le sont de leur coté aussi. Mais tout n’est pas joué pour l’avenir.
Le libre consentement dans le mariage, dans la mesure où il s’oppose à l’idée que ce sont les parents qui décident, profite bien sûr aux mariés, et d’abord aux femmes, plus souvent contrainte que leur époux. L’idée que l’homme va demander la main de sa fille au père de celle qu’il veut épouser, en dit assez long sur cette situation déséquilibrée. Le Moyen Age, qui est l’époque du libre consentement, donne une place importante à la femme. Curieusement, le début des temps modernes, à partir de la Renaissance, voit cette place diminuer et des tentatives de revenir au droit germain (ce sont les parents qui décident). Les humanistes et les tenants des Lumières seraient plutôt machistes? Le divorce, qui ne se développe massivement que depuis une ou deux générations (et qui n’est autorisé par consentement mutuel que depuis 1975) semble également profiter d’abord aux femmes, puisque le plus souvent, ce sont-elles qui le demandent. Elles peuvent ainsi quitter si besoin un mari (devenu) violent ou alcoolique. Elles peuvent refaire leur vie. Il reste cependant admis en milieu professionnel qu’il vaut mieux un homme marié et une femme célibataire : les hommes mariés sont plus stables et mieux dans leur peau, les femmes célibataires plus disponibles. La société propose / demande / permet à la femme de réussir à la fois sa vie professionnelle et sa vie personnelle, de mère et de conjointe. Vaste défi que certaines commencent à vouloir relever toutes seules, sans l’aide d’un homme. Dans une période où il est de plus en plus demandées des qualités professionnelles traditionnellement présentes chez les femmes (relationnel, souci de la qualité), les hommes vont demain avoir à leur tour du mal à se situer. Au-delà des éléments factuels évoqués plus haut, j’ai la conviction que le mariage tel que nous le pratiquons (donc avec le consentement mutuel) est bon pour les deux parties. Je pense même que l’aventure que constitue le « pour toujours » n’est pas si folle que cela, tant il est porteur de confiance réciproque et donc de stabilité personnelle. A ceux qui m’objecteront la montée du divorce je ferais remarquer que les couples stables jusqu’au bout sont encore majoritaires. Si c’est le cas alors que le divorce est facilité et que la vie commune est longue, il doit bien y avoir une raison?
Dans la mesure où le poids du travail pour survivre, celui des maternités et de l’éducation des enfants ont diminué, les membres du couple sont plus disponibles pour la vie commune : leur entente est donc d’autant plus nécessaire. Le consentement mutuel en est probablement un bon moyen.
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