Nous avons laissé le peuple juif après sa découverte de la possibilité de nouer une Alliance avec son Dieu à condition de renoncer à vouloir lui imposer sa volonté à travers des rites magiques. Pendant au moins 500 ans (c’est la période pendant laquelle on ne trouve aucun relief de porc dans les sites palestiniens exhumés, seul véritable relief de l’existence d’un peuple à la religion spécifique), on va vivre bon an mal an cette histoire, en se la transmettant par tradition orale. L’événement initial a fortement marqué puisque une centaine de textes de différentes natures le rappelleront dans la Bible.
Et le temps passe. Le peuple s’enrichit un peu, au point de pouvoir se payer une vraie ville, des prêtres, une royauté. et même deux : Juda et Jérusalem
Mais à
proximité, une puissance grandit. Au point de vouloir imposer une sorte de
protectorat au peuple juif. Le royaume de Juda se cabre et cela finit
mal : Babylone et ses armées sont vainqueurs
Le roi de
Jérusalem comprend qu’il vaut mieux la jouer prudent, et il est contraint
d’accepter la protection babylonienne, y compris les dieux des impies dans le
temple de son Dieu.
Ce
comportement est peu apprécié par les religieux. C’est à cette époque que sont
mis par écrit tous les textes de la tradition orale. Et comme il faut montrer
qu’il faut choisir une autre politique, on va magnifier le passé, inventer un
David et un Salomon grands rois (les fouilles archéologiques ont fini par
confirmer sur ce point ce que disaient les exégètes à partir du texte : il
n’y a pas eu de grands rois, peut être même pas de David !)
Le roi
collabo finit par mourir et laisser sa place à un nouveau roi favorable à la
religion. Le peuple juif est persuadé que s’il est fidèle à l’Alliance avec son
Dieu, celui-ci lui donnera la victoire. On fait alors une grande réforme
liturgique (la réforme d’Esdras) et bien sûr on expulse les faux dieux du
temple
La riposte
ne se fait pas attendre : les armées de Babylone attaquent, c’est la chute
de Jérusalem et l’exil de ses élites.
Grande
déception, et lamentations de Jérémie, le prophète qui avait demandé au nom de
Dieu au peuple de revenir à la fidélité à son Dieu.
Et les
juifs vont chercher à comprendre
Et
découvrir peu à peu qu’ils avaient fini sans le vouloir par enfermer une fois de
plus Dieu dans leurs schémas. Finalement leur conception de l’Alliance n’était
elle pas une logique de donnant-donnant : si je suis sage tu es avec
moi ? Donc en fait j’ai une fois de
plus cru que je pouvais te faire plier à ma volonté. Et je me suis sans doute
trompé sur ce que tu attendais de moi.
A partir de
là va commencer un immense travail d’hypothèses, d’écoute, de réflexion. On se
dira que peut être Dieu est il ceci ou cela mais on se gardera de l’affirmer, pour éviter d’emprisonner Dieu
dans nos schémas
Progressivement
on se dira que peut être Dieu est il loin et que c’est à nous de mettre dehors
les successeurs d’Alexandre (ce sera la révolte des frères Macchabées) ou les
Romains (ce seront les sadducéens). D’autres se diront que la récompense n’est
pas pour moi mais pour mes enfants ou que la terre promise n’est pas de ce
monde, ou que etc.
Mais toujours on aura la certitude que notre Dieu a fait Alliance avec nous et que l’on doit suivre ses commandements, nous le peuple élu
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