Le gouvernement consulte les partenaires sociaux sur
la question du passage à 41 ans de cotisations conformément à la loi Fillon de
2003. Il s’agit d’augmenter d’un trimestre par an pendant 4 ans la durée de
cotisations. Le Médef souhaite faire passer l’âge légal de départ à 61 ans. La
CFDT s’oppose au passage à 41 ans en faisant remarquer que les entreprises ne
gardent pas les seniors.
L’augmentation de l’espérance de vie et l’arrivée des générations
du baby boom vont continuer à augmenter régulièrement mais fortement le nombre
de retraités dans les prochaines décennies. Le montant des cotisations
retraites des salariés étant déjà assez élevé, il se pose un redoutable problème
de financement. Or, sur le papier, le passage de 40 à 41 ans de cotisations
correspond à une augmentation de 2.5% des recettes mais aussi à une baisse de
5% des dépenses (si on considère que la durée de retraite est en moyenne de 20
ans). Cela permet donc de compenser une augmentation de 7.5% du nombre de plus
de 60 ans. Répéter l’opération tous les 5 ou 6 ans (le privé est passé de 37.5 à
40 ans progressivement à partir de 1993) contribue assez notablement à financer
les retraites. Mais n’oublions pas que les générations du baby boom étaient près
de 1.6 fois plus nombreuses que celles qui les ont immédiatement précédés.
Les syndicats comprennent bien ces questions, puisque
pour équilibrer les retraites du privé, ils ont du négocier souvent une
augmentation des cotisations, et la répartition de celles-ci entre la part
patronale et la part salariale. La réforme Balladur a permis de faire une pause durable dans
cette évolution. Mais si les négociateurs nationaux ont depuis longtemps
compris le problème, il n’en est pas de même de leurs troupes, et la CFDT l’a
constaté à ses dépens en 2003.
La CFDT a donc cette fois une attitude beaucoup plus
prudente et appuie son opposition sur un problème réel, qui a été souligné par
le rapport sur l’emploi à l’horizon 2015: l’âge de fin de carrière ne bouge pas
depuis 15 ans, malgré les diverses lois et l’amélioration de l’emploi, il se
situe toujours autour de 58.5 ans. 40 % seulement de ceux qui atteignent l’âge
de 60 ans sont encore en activité ajoute la CFDT, qui accuse le patronat de ne pas
jouer le jeu, défendant collectivement le prolongement de l’âge de la retraite
pour ne pas augmenter les cotisations et utilisant individuellement les départs
des seniors chaque fois qu’il faut réduire les effectifs.
Comme on le voit, la question des retraites et de l’emploi
des seniors risque de marquer encore l‘actualité sociale pendant de nombreuses
années!
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