Dans Libération de ce vendredi, Michel Rocard explique les dérives d’Airbus, et la lourde responsabilité de l’Etat dans ses difficultés, parce que la gestion politique du dossier a conduit à de graves erreurs industrielles. Dans le Monde daté du 4 mars, le journaliste Dominique Gallois rappelle que la structure compliquée qui a conduit à une gestion inefficace a été mise en place en 1999, car le gouvernement français voulait garder une place dans le capital. De son coté, le journaliste de Libération Grégoire Biseau, dans le numéro du 1er mars, note la responsabilité écrasante de Jacques Chirac « dans tout ce gâchis », en particulier en raison de son insistance à imposer Noël Forgeard à la tête du consortium.
La présence de l’Etat a donc nui à l’entreprise
Michel
Rocard, après avoir souligné que louis Gallois est son ami, rajoute
« C'est un honnête homme. Je ne suis malheureusement pas sûr qu'il ait le
choix. Il est là pour sauver les meubles, il faut qu'il le fasse et il saura le
faire ».
Alors,
je ne comprends vraiment pas sa conclusion : il appuie la proposition de
Ségolène Royal d’une plus grande intervention de l’Etat et d’un moratoire sur
les décisions.
En
quoi un moratoire aide t’il à améliorer la situation de l’entreprise ? Il
est évident que c’est le contraire, tout retard pris est préjudiciable à sa
situation économique.
Si
les problèmes viennent des interventions de l’Etat, ne faut il pas au contraire
qu’il s’en désengage ?
Et
si Louis Gallois est un homme de confiance, pourquoi veut on aller à l’encontre
de son plan ?
Dans
cette affaire, la candidate socialiste trompe les français et la salariés
d’Airbus
D’abord
en leur faisant croire que l’entrée des régions au capital d’Airbus, alors que
les sommes qu’ils sont prêts à engager (200 millions d’euros en plusieurs
années) sont ridicules par rapport au capital d’EADS ( 20 milliards d’euros)
Ensuite
en leur faisant croire qu’un moratoire puis une intervention de l’Etat pourront
déboucher sur une stratégie industrielle (comment appelle t’elle celle de Louis
Gallois ?) plus favorable
Mais
elle montre aussi sa conception du rôle de l’Etat : fort, opposé au modèle
libéral. Il s’agit en réalité d’un retour aux conceptions illusoires auquel le
PS avait renoncé à partir de 1984.
Jospin avait déclarér à propos du plan social de Lu « l’Etat ne peut pas tout. On le lui a beaucoup reproché à gauche. Ségolène a manifestement compris la leçon. Pour le malheur de notre pays si elle est élue.
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