Crédits toxiques

            Après les collectivités locales (par exemple le département 93) se sont les organismes d’HLM dont on découvre qu’ils ont souscrit à des emprunts comprenant des modalités plus ou moins exotiques, les rendant sensibles à des événements n’ayant qu’un très lointain rapport avec leur métier de base.

            Les taux des crédits fournis aux entités privés (SA, financés par le 1% logement et souvent gérés par le Médef) ou publiques (Offices publics de l’habitat, dépendant de collectivités locales : communes, agglomérations ou départements) par la Caisse des Dépôts, dépendent de plusieurs choses, dont le taux d’inflation et le taux d’intérêt offert sur le Livret A.

Des banques (en particulier celles issues du mouvement coopératif, Crédit Agricole, Caisse d’Epargne, Dexia) ont cru bon de leur conseiller des crédits basés sur des échanges de taux (swaps) plus ou moins exotiques. Aujourd’hui, ils sont confrontés au risque de payer beaucoup plus que prévu initialement.

Pour Airbus, qui produit principalement en euro et vend principalement en dollar, se couvrir contre l’évolution comparée de ces deux monnaies est de la bonne gestion. Et c’est justement pour cela qu’existent les instruments de couverture

Que des collectivités locales ou des organismes qui dépendent d’eux aient acceptés des montages qui n’avaient pas de rapport avec leur problème réel  (pourquoi des taux basés sur d'autres monnaies quand on achète et vend quasiment exclusivement en France?)n’est absolument pas normal. Les banquiers concernés ont clairement faillis à leur devoir de conseil (certains ont été condamnés pour cela). Mais les politiques concernés seront mal placés demain pour faire la leçon aux traders : ceux-ci au moins faisait ce pour quoi ils étaient payés

Une remarque en passant : l’instance de contrôle des organismes HLM pointe la faible compétence financière de ceux qui ont pris ces risques. La multiplicité des organismes essentiellement pour des raisons de territoires politiques (et le refus de les fusionner) ne permet en effet pas dans ce domaine mais aussi dans bien d’autres, de recruter et garder les compétences du niveau suffisant.