Les manifestations du week-end contre la réforme du collège réunissaient une alliance hétéroclite de syndicats et d’associations se situant aussi bien à droite, voire très à droite, ou à gauche, voire très à gauche, les syndicats plus modérés soutenant au contraire la réforme. Le Front National soutenait également les manifestants.
A côté du SNES (historiquement proche des communistes) et du SNALC (situé nettement à droite, la manifestation était soutenue par Nicolas Dupont-Aignan, le Front de gauche, l’association conservatrice SOS-Education ou encore les Enseignants pour l’enfance, qui défendent des positions proches de la Manif pour tous.
La réforme est par contre soutenue par les deux principales fédérations de parents d’élèves, par la CFDT et par l’UNSA.
Il est vrai que la réforme proposée a de quoi irriter tous les conservatismes : les professeurs de latin grecs crient au scandale, ceux d’allemands voient leur discipline menacée, et dans les deux cas, le risque d’une baisse du nombre de postes disponibles. De là à prétendre que c’est au détriment des élèves, le pas est vite franchi, tant on a l’habitude dans la fonction publique de couvrir ses intérêts catégoriels sous le voile pudique de l’intérêt général et du bien des usagers.
Autres point de friction pour les conservateurs réunis : les heures d’interdisciplinarité. Horreur, on veut obliger les enseignants à travailler ensemble.
L’un des buts affichés par les partisans de la réforme est de réagir à la baisse des résultats que reflètent les enquêtes PISA, avec notamment une augmentation du nombre des plus faibles. Rien ne prouve aujourd’hui que la réforme envisagée soit le meilleur moyen pour redresser le cap. Mais force est de constater que, au-delà de discours convenus (du genre il suffirait de créer 300 000 postes de professeurs supplémentaires), les contestataires ne montrent pas qu’ils veulent se saisir du problème : manifestement, ils ne sont pas prêts à remettre en cause leurs habitudes.
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