A vouloir à la fois s’adapter à la diversité des situations et lutter contre tous les systèmes de fraude, Pôle Emploi semble avoir généré un système bureaucratique qui n’est plus maîtrisé réellement sur le terrain. La volonté apparemment louable de recherche de l’efficacité par l’informatique et de la qualité de service par l’accès à distance ne semble pas avoir arrangé les choses
L’un de mes amis, technico-commercial à l’international, a vu les missions qui l’intéressaient le plus progressivement abandonnées par son entreprise, outillée pour de plus grosses missions. Il a donc décidé, en accord avec son employeur, de le quitter pour fonder sa propre structure. Avant son départ, dans le cadre d’une rupture conventionnelle lui ouvrant les droits à Pôle Emploi, il a voulu savoir comment il serait traité.
La règle dans un cas semblable est en effet que Pôle Emploi continue à verser des indemnités le temps que la structure prenne son essor, le temps que le créateur puisse générer des revenus suffisants, les indemnités étant ajustées en fonction de ces revenus.
Ayant entendu dire que certaines personnes dans sa situation future avaient été radiés parce que considérés n’étant pas en recherche active, mon amis a voulu se renseigner et est donc aller voir Pôle Emploi, où il a été très poliment reçu.
Après avoir examiné sa requête, la conseillère s’est déclaré incompétente et lui a suggéré de s’adresser à la CCI, ce que mon ami a fait par téléphone. Après 5 minutes de petite musique, il a eu un interlocuteur qui ayant écouté son exposé, est allé en chercher un autre. Après une nouvelle attente en musique, il s’est entendu conseillé d’aller voir l’URSSAF.
Mes lecteurs ont déjà deviné la suite : l’URSSAF lui a conseillé d’aller interroger…Pôle Emploi !
Mon épouse a raconté sa propre histoire : son employeur ayant fermé, elle a (à tort ou à raison) refusé le Contrat de Sécurité Professionnel et s’est inscrite à Pôle Emploi en signalant qu’elle avait déjà obtenu un contrat à temps partiel avec la Mairie de Paris. Elle se retrouvait donc dans la même situation que mon ami, à savoir un droit à indemnités à calculer en fonction de ses anciens et nouveaux salaires.
Comme malheureusement beaucoup d’employeurs publics, la Mairie de Paris a mis trois mois pour lui payer son premier salaire et de plus a daté en octobre le salaire qu’elle lui versait pour les heures effectuées en septembre. Mon épouse a donc envoyé à Pôle Emploi les documents justifiant de son salaire et s’est vu réclamé en retour la feuille de paie pour septembre.
Ma femme a cru bon d’aller signaler le problème au guichet ad ’hoc où on lui a dit en quelques sortes « ah, oui, c’est la Maire de Paris, on sait qu’ils font ainsi ». Elle a laissé le papier écrit qui expliquait le problème. Ce qui n’e lui a pas épargné un nouveau courrier réclamant le bulletin de paye de septembre. Au final, il lui a fallu réclamer à son employeur un document expliquant que la fiche de paye notée octobre concernait les heures faites en septembre.
J’imagine que leur erreur à tous les deux a été de ne pas faire d’écrit, tant on ne s’adresse à une bureaucratie que par les moyens qu’elle a l’habitude d’utiliser. Mais rien ne prouve que cela aurait changé les choses !
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