Je suis Charlie, je suis flic, je suis juif. Ceux qui sont allés en masse participer à une des marches qui se sont déroulées samedi et dimanche un peu partout en France réagissaient à l’assassinat de personnes tuées parce que journaliste, policier, juif ou simplement là au mauvais moment. J’ai fait comme eux.
Parti avec mon épouse vers 15 h30 rejoindre le boulevard Magenta, j’ai tout de suite pu observer sur les trottoirs tous ces gens qui allaient vers la place de la République. Au croisement avec l’avenue Lafayette, le boulevard était bloqué à la circulation, ce qui a permis de circuler sur la chaussée, ce qui était mieux, vu le monde qui arrivait de la gare du Nord. Après le Boulevard de Strasbourg et l’arrivée de personnes venant de la gare de l’Est, toute la chaussée était envahie. Et quelques dizaines de mètres plus loin, tout était bloqué : entre l’endroit où j’étais et l’entrée de la place de la République environ 700 mètres plus loin, il y a plusieurs dizaines de milliers de personnes massées dans le boulevard. Et il en arrive d’autres en permanence.
Nous prenons donc la rue des vinaigriers pour rejoindre le canal St Martin et contourner la place de la République par le nord : beaucoup de gens font comme nous et nous rejoignons un peu après 16 heures le cortège avenue de la République. Il y a du monde partout, de tous âges (mais sans doute une majorité de 20/ 40 ans), des blancs, des noirs, quelques maghrébins. Quelques jeunes maghrébines affichent crânement leur « amour du prophète ». J’aperçois dans la foule quelques juifs et je tombe sur l’ancien collègue dont je parlais dans mon article précédent. Un peu plus loin, un groupe de responsables Scouts de France en uniforme. Et des milliers d’autres anonymes dans leur diversité.
Au père Lachaise, le cortège commence à piétiner et nous décidons de rentrer chez nous, à pied, car c‘est la seule solution réaliste : les quais du métro « sont blindés » me dit un homme qui en sort. Comme à l’aller, nous voyons des porteurs de pancarte Je suis Charlie dans tous les sens. Il est impossible de compter les manifestants aujourd’hui tant il y en a partout autour des itinéraires officiels. J’imagine que certains n’ont même pas pu quitter la Place de la République et ont dû rentrer chez eux sans avoir marché vers Nation.
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