Les anglo-saxons sont beaucoup plus pétris que nous français de culture religieuse, ce qui a permis aux Beatles de chanter let it be (ainsi soit il) ou à Léonard Cohen de chanter Hallelujah ou if it be your will (si c’est ta volonté), avec des références dans l’Ancien Testament qui seraient comprises par très peu de Français
Quand Peter Paul and Mary chantent « Go tell it in the Mountain », ils rajoutent « that Jesus Christ is born ». Quand Marie Laforêt reprend la chanson en français, cela donne « là haut il fait si bon », la référence religieuse a disparu. On pourrait multiplier les exemples de ce type (je suis assez focalisé sur les chanteurs de ma jeunesse, mais j’imagine que cela n’a pas beaucoup changé aujourd’hui)
J’écoute volontiers des chansons pendant que je suis sur Internet, ou en écrivant des articles pour mon blog et la voix grave de Léonard Cohen fait partie de celles que je retrouve fréquemment. J’ai découvert sa musique grâce à Graeme Allwright, dont les traductions (Suzanne, l’étranger, si c’est ta volonté, danse moi vers la fin de l’amour...) sont à la fois très fidèles et d’une grande poésie. Le deuxième couplet du Suzanne de Cohen commence par « And Jesus was a sailor when he walked upon the water », ce qui devient chez Allwright « il était un pécheur, venu sur la terre ».
La chanson Hallelujah est sans doute une des plus connues parmi celles de Cohen (pour l’ainé de mes petits-enfants, c’est la chanson de Shrek !) , et une de mes préférées (mais j’aime aussi beaucoup celles traduites par Graeme Allwright ou the Gypsy wife). Un site de l’Eglise unitarienne francophone analyse le texte de cette chanson et donne de nombreuses références et liens pour des traductions et interprétations, ainsi que des références à sa pensée spirituelle (voir l’analyse de Alexandra Pleshoyano, conférencière, docteur en théologie spirituelle et professeur associée à la Faculté de Théologie de l'Université de Sherbrooke, qui explique notamment la relation au judaïsme de Cohen).
L’article signale des versions françaises de la chanson, en particulier celle de Melodwiz, chantée par Brigitte alias Romantica78 ainsi que les paroles de Graeme Allwright, présentées comme non chantées par l’auteur. En réalité, on en trouve une version sur Internet, présentée comme fréquemment chantée en public.
En écoutant diverses interprétations de la chanson dans sa langue originale, je suis tombé sur deux versions a capella, l’une d’un groupe professionnel choral allemand. L’autre (de jeunes étudiants de l’université du Michigan) montre un contraste extraordinaire entre l’apparente désinvolture des chanteurs, l’amateurisme de la scène et la qualité de l’interprétation, qui donne une idée de la profonde culture musicale d’une partie des américains. Eux ou leurs condisciples ont manifestement travaillé le jeu de scène depuis.
D’autres (sans h) ont montré aussi une partie de cette culture dans le Sud profond, d’une musique toujours imprégnée de religieux. Joan Baez, qui est venue chanter à la fête de l’Humanité n’hésite pas devant les airs religieux : quel chanteur français imaginerait d’en faire autant ? A part ceux qui sont spécialisé dans le chant religieux justement, et qu’on ne connaitra pas dans le grand public, sauf peut-être pour des paroles particulièrement ciblées.
Ah, pour finir, un petit tour par Wikipédia : Le mot « Alleluia » ou « Hallelujah » (en hébreu : הַלְּלוּיָהּ / ', transcrit ἀλληλούϊα / allêloúïa en grec), signifie littéralement « Louer Yah » (du tétragramme YHWH)1. L'Alléluia est un chant responsorial du propre de la messe
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