Dans une déclaration à Blois samedi, notre premier ministre a demandé à ses partenaires européens de « respecter la France », à l’occasion de l’examen par Bruxelles du budget 2015 de la France. Il a précisé qu’il n’avait pas à recevoir de « leçons de bonne gestion », en évoquant la crise qui affecte la zone euro et les dépenses militaires de notre pays.
Cette histoire est justement une question de respect, respect par la France de ses engagements vis-à-vis de ses partenaires. Ou plutôt de non-respect. Un article dans le Monde daté de mercredi dernier, signé Cécile Ducourtieux, du bureau bruxellois du quotidien, éclaire le sujet, par exemple en pointant « le net ressentiment des pays du nord et de l’est qui se sont administrés des potions très amères » et qui constatent que « cela fait plus de dix ans que la France ne tient pas les objectifs du pacte ».
L’argument de la conjoncture très difficile ne suffit pas à justifier le budget français : les règles communes précisent que le déficit structurel doit être diminué de 0.5% par an. Or le projet ne prévoit qu’une baisse’ de 0.1%, d’où les 8 milliards (0.4% d’un PIB de 2000 milliards environ) à trouver encore.
L’article précise que le déficit français pose « un dilemme pour Bruxelles », qui voudrait bien ne pas avoir à sanctionner notre pays.
Le discours du premier ministre est donc simplement à usage interne, histoire de dire aux électeurs qu’il est un homme énergique. Il se conforme ainsi à ce qu’ont fait tous ses prédécesseurs qui font porter à Bruxelles le poids de décisions qu’ils ont voté là-bas et qui n’ont pas le courage de décrire aux électeurs la réalité de la situation économique et des engagements de la France.
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