Il n’y a aucune surprise dans l’annonce par Nicolas Sarkozy de sa candidature à la présidence de l’UMP mais les ralliements qui l’ont précédée montre qu’il n’y a au sein de ce parti personne pour lui contester la prééminence sur la droite ou la place de candidat en 2017, sauf événement, toujours possible, qui l’éliminerait d’ici là
Qu’Alain Juppé, à 70 ans, soit finalement au sein de l’UMP le seul véritable concurrent de l’ancien président, en dit long sur l’absence de personnalité de niveau suffisant au sein de la génération qui suit celle de Nicolas Sarkozy. Il faut dire que Jean François a trop révélé ses défauts pour être encore crédible aux yeux de l’électorat (ce qui ne veut pas dire qu’il a renoncé !).
Je pense qu’un candidat qui a perdu les élections devrait s’effacer, comme cela me semble être la coutume générale dans beaucoup d’autres démocraties : cela faciliterait le renouvellement des élites et surtout des idées. Ce n’est malheureusement pas l’habitude dans le système français.
Surtout, il y a eu une immense tricherie dans les dépenses du candidat de la droite lors de la dernière élection présidentielle, à un point tel que ce dernier ne peut pas prétendre l’avoir ignoré. D’autant plus que cette affaire se rajoute à beaucoup d’autres qui ont trait à des questions de financement électoral, depuis la campagne de Balladur en 1995 jusqu’à l’histoire de ses relations avec Liliane Bettencourt en passant par celles avec Kadhafi. Dans un pays vraiment démocratique, celui a triché à ce point avec le code électoral ne devrait pas avoir le droit de se présenter.
Les élections prévues en 2015 (cantonales et régionales) montreront si sa présence freine la progression du Front National, pour qui ces élections sont normalement moins favorables que les européennes (encore que les régionales…). Si l’UMP réalise des bons scores, on ne voit pas ce qui empêchera Nicolas Sarkozy d’être candidat en 2017. Sauf bien sûr les affaires ou tout autre événement inattendu (ennui de santé par exemple) : après tout, l’élimination de DSK un ans avant la présidentielle n’était pas prévue.
S’il devient président de l’UMP, ce qui parait acquis, Nicolas Sarkozy ne pourra pas faire comme si rien ne s’était passé depuis deux ans, dans les finances du parti ou dans celle du groupe à l’Assemblée Nationale : il y a des sujets qu’il faudra bien traiter, et les électeurs risquent sur ces points d’être plus exigeants que les militants que la posture de victimisation de l’ancien président a pu convaincre.
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