Deux tiers des français interrogés sur leur appartenance au tiers le plus aisé de la population, au tiers le plus pauvre ou au tiers intermédiaire, se positionnent au sein de ce dernier. 11% seulement se positionnent dans le tiers supérieur, dont quelques-uns (4%) des plus pauvres, quand dans le même temps 9 % des plus aisés se comptent dans le tiers inférieur.
A l’occasion de l’enquête sur le niveau de vie des Français, l’INSEE a interrogé des Français sur leur perception de leur niveau de vie relatif (sont-ils parmi les plus aisés ou les plus pauvres ? ) ce qui lui a permis de confronter la perception et la réalité. L’institut observe que les personnes interrogées se situent massivement dans la classe intermédiaire, puisque c’est le cas de 70 % des plus aisés de 73% de ceux qui sont dans la position intermédiaire, et enfin de 53% de ceux dont le revenu est le plus bas. On notera que si 45% des sondés se positionnent correctement, 36 % sous estiment leur situation (et donc se voient moins bien placés dans la hiérarchie des niveaux de vie qu’ils ne le sont réellement) alors que 19% su estiment au contraire leur situation.
Pour l’institut, les réponses vont dans le sens de la pertinence de leur définition de leur niveau de vie : conformément à celle-ci, les sondés tiennent plus compte du revenu de l’ensemble du ménage que de leur seul revenu, intègrent dans leur estimation l’ensemble de leurs ressources (y compris donc les prestations sociales diverses) et corrigent leur ressource en fonction de la taille du ménage (l’estimation usuelle de l’INSEE des unités de consommation parait également pertinente).
La note relève que dans un ménage donné, il peut arriver que les estimations de plusieurs participants divergent, par exemple quand l’estimation est donné par un des parent et un jeune de plus de 16 ans vivant au foyer, celui-ci étant alors généralement plus optimiste que son ascendant.
Il n’y a pas de comparaison entre les réponses obtenues cette année et celles obtenues précédemment (peut-être tout simplement la question est-elle nouvelle) ce qui aurait pu permettre de mesurer l’incidence de l’évolution du niveau de vie mesuré : celui-ci a en effet baissé (un peu) en 2012 par rapport à l’année précédente, et ce, pour les derniers comme les premiers déciles. Il est possible que cela ait influencé sur les résultats, en augmentant ceux qui sous estiment leur situation, parce que celle-ci s’est dégradée.
Que 66% se situent spontanément dans le niveau intermédiaire (considérant ainsi faire partie de la classe moyenne) n’est pas anodin politiquement. Ni bien sur le fait que 36 % sous estiment leur situation contre seulement 19 % qui la sur estime. On pourra rapprocher cette situation du fait que dans un ouvrage qui vient de paraitre, Hervé le Bras estime que « la carte de inégalités est très proche de celle du vote FN » (à une grosse exception près cependant, le cœur de l’Ile de France)
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