Le FN a donc obtenu un quart des suffrages exprimés. Certes, on ne pouvait s’attendre à de bons résultats des partis de gouvernement après 6 ans de crise et avec plus de 3 millions de chômeurs . Le choc est cependant rude et surtout très inquiétant pour l’avenir de notre pays : il ne reste plus beaucoup de temps pour redresser d’ici 2017.
On pourra toujours trouver des commentaires rassurants comme le faisait Jean Marie Colombani sur France Inter à l’annonce des résultats : le FN a eu moins de voix que Marine le Pen en 2012, le scrutin européen a toujours servi de défouloir aux électeurs, les listes pro européennes sont largement majoritaires etc. Cela n’enlèvera pas un député européen au Front National.
Il faut dire et redire que le FN ne surfe pas que sur la crise mais aussi sur le rejet d’une classe politique ressentie à tort ou à raison comme prétentieuse, coupée des réalités, ne s’occupant que de ses propres intérêts pour ne pas dire corrompue. Combien faut-il encore d’affaires Cahuzac ou Bygmalion pour avoir une présidence FN ?
Quand se décidera-t-on à traiter les questions posées par la logique de défiance (corporatisme plus étatisme) ou par le chômage massif des jeunes non qualifiés ?
Les européennes ont souvent été marquées par des succès éphémères, que ce soient ceux de Pasqua et De Villiers, de Tapie ou de Cohn Bendit. Cette fois ci, en dehors du grand vainqueur qu’est le FN, les suffrages se sont dispersés entre 5 ou 6 petits partis, de Saint Aignan à Nouvelle donne, en passant par les listes de Corinne Lepage et Christine Boutin ou Nous Citoyens. A cette heure, le ministère de l’intérieur ne donne que des résultats très détaillés mais aucune vue d’ensemble. Le score des petites listes sera donc à analyser plus tard. Pourtant, FN + UMP+ UDI+ PS + EELV + FG ne font que 85 % des voix : il y en a eu 15 % pour aller ailleurs en sachant que cela ne ferait pas de député, voire ferait le jeu du FN. C’est important !
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