Le déficit public pour l’année 2013 s’élève finalement à 87.6 milliards d’euros, soit 4.3% du PIB, pour une prévision initiale de 3% revue à 3.7% puis à 4.1%. Les finances locales sont à l’origine d’une partie de cette dérive, comme je l’avais annoncé dans un article il y a trois semaines.
Le déficit public avait été prévu à 3% lors du vote du budget à l’automne 2013, grâce notamment à une augmentation de la pression fiscale. Les mois passants, il est apparu que les prévisions de croissance (et donc de recettes) avaient été trop optimistes. C’est ainsi qu’en fin 2013, la loi de finances rectificatives a prévu un déficit à 4.1%, niveau promis à Bruxelles qui avait accepté d’accorder deux ans supplémentaire à la France pour descendre en dessous des 3%, en échange de promesses de réformes.
Les 87.6 milliards d’euros de déficit proviennent pour 66.2 milliards de l’Etat et de divers organismes d’administration centrale, pour 12.9 milliards des administrations de sécurité sociale et pour 9.2 milliards des administrations locales.
D’une année à l’autre, le déficit de l’état et des organismes d’administrations centrales ont baissé sur un an de 16.2 milliards. Si le gouvernement met ce progrès en avant, les commentateurs soulignent que la baisse est plus faible que prévu, parce que les recettes n’ont pas suivies, en raison de la grande faiblesse de la croissance.
Le déficit de la sécurité sociale ne baisse que de 0.4 milliards. Il est vrai que ce n’est pas en revenant, même partiellement, sur les réformes de retraite, que le gouvernement pouvait espérer un progrès sur ce front-là.
Mais c’est du côté des finances locales qu’on constate une dérive, puisque le déficit y a augmenté de 5.5 milliards d’euros, soit près de 0.3% du PIB, plus que ce qui manque pour respecter les 4.1% annoncés fin 2013. Comme je l’avais écrit il y a trois semaines, cette dérive est conjoncturelle et liée à des raisons purement politiques : elle s’observe tous les 6 ans à l’approche des élections municipales.
Si on veut rester optimiste, on peut espérer que cette dérive locale ne se reproduira pas en 2014 (malheureusement, si on regarde le passé, on peut craindre que ce soit grâce à une hausse de la fiscalité). Le gouvernement peut donc attendre de cette source une part substantielle du chemin qu’il a à suivre pour atteindre l’objectif de 3%.
Les commentaires récents