La Banque de France publie une note prévoyant une progression de 0.5% du PIB pour le quatrième trimestre. Pour 2014, les organismes français et internationaux prévoient une croissance très modérée, autour de 1%, en France comme dans la zone euro. L’optimisme régne toujours en Allemagne.
Dans les périodes complexes de retournement économique, les prévisions de la Banque de France, qui s’appuient sur des enquêtes auprès des entreprises, semblent plus performantes que celles de l’INSEE : j’ai donc tendance à croire que la prévision de 0.5 % faite cette semaine par la Banque de France pour le 4ème trimestre 2013 (trimestre déjà terminé donc), sera plus proche de la réalité que les 0.2 % annoncés à la même date par l’INSEE, et conforme aux 0.4% annoncés par la note de conjoncture de la même INSEE publiée le 19 décembre !
Mais le chiffre d’un trimestre n’a guère d’importance, d’autant plus qu’il peut être affecté par le calendrier des livraisons d’Airbus et par des effets de variations de stocks assez mal expliqués sur une seul trimestre. Ce qui compte, c’est la tendance globale. Celle si est annoncée comme étant celle d’une croissance modérée, d’une reprise timide, autour de 1% pour 2014.
Les prévisions pour la France se situent à un petit 0.1% de celles pour la zone euro : autant dire qu’elles sont identiques. Cela n’a rien d’étonnant : cela fait déjà bien longtemps que les variations conjoncturelles dans notre pays sont exactement les mêmes que celles qui traversent la zone euro, ce qui devrait inciter commentateurs et citoyens à se méfier des commentaires sur la réussite ou l’échec d’un gouvernement français en ce qui concerne l’économie à court terme !
Dans le détail, on observe que, d’après la note de la Banque de France, la France s’en est tirée un peu mieux que la moyenne de la zone euro en 2012 (0% contre -0.6%) et probablement en 2013 (+0.2% contre -0.4%). Au passage, rappelons qu’il s’agit de croissance du PIB total et non pas du PIB par tête : avec une croissance démographique naturelle (l’écart entre naissances et décès, sans le solde migratoire) d’environ 0.4% par an, notre pays se distingue de l’Allemagne (-0.2%), l’Italie(-0.1%) et l’Espagne (+0.1%) pour ne prendre que les pays les plus peuplés. En pratique, en PIB par tête, les écarts sont vraiment minimes.
Pour 2014, la France aurait une croissance du PIB un poil plus faible que la zone, donc un PIB par tête évoluant moins bien que celui du reste de la zone. Ce ne sont bien sûrs que des prévisions, mais elles confirment une inquiétude : la France avait pris du retard sur l’Allemagne (du fait de la politique mercantiliste de celle-ci) et d’autres pays (notamment l’Espagne) risquent demain de lui tailler des croupières, du fait des efforts importants faits ces dernières années.
Si la conjoncture économique de la France dépend à ce point de celle de la zone euro, la responsabilité de nos dirigeants est d’une part de ne pas laisser se creuser des écarts de compétitivité(ou plutôt d'inflation), d’autre part de favoriser une dynamique d’investissement, de recherche développement, sans oublier la formation des actifs, présents et futurs. On ne parlera pas ici du deuxième point, pourtant majeur. Sur le premier, la note de la Banque de France donne quelques éléments :
En glissement annuel, l’inflation se situait en novembre à 0.8% en France, 1.2% en Allemagne et 0.8% dans la zone euro. La productivité par tête progresse de 0.4% en France et 0.5% dans la zone euro, Le coût salarial par tête augmente de 1.7% (toujours sur un an) en France, et 1.5 % dans la zone euro.
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