Dix mille euros, c’est à peu près le quotient entre les dépenses vieillesse (plus de 260 milliards, à 95 % au moins des pensions) et la population active en emploi (un peu moins de 26 millions). C’est dire l’énorme ponction faite sur les actifs par l’intermédiaire surtout des cotisations salariales et patronales.
Cette ponction est très bien acceptée par la population, d’abord parce qu’elle est la promesse d’un retour pour chacun des cotisants, qui comptent sur un retour dans le futur, quand ils seront à leur tour retraités, comme le sont aujourd’hui autour d’eux leurs ainés, parents ou grands-parents, seniors de leur famille ou de leurs connaissance. Les sommes ne sont pas gaspillées par une quelconque institution, elles sont versées à d’autres ménages dont ils feront partie un jour, s’ils ne décèdent pas avant.
Un autre facteur d’acceptation, du moins pour les salariés, c’est la retenue à la source et donc le caractère peu visible et indolore des retenues. Ceux qui payent directement les cotisations (commerçants et professions libérales) sont certes beaucoup plus conscients de leur ampleur. Le consommateur est souvent prêt (de plus en plus souvent il me semble, mais je peux me tromper) à payer « au noir » pour échapper à la TVA et aux cotisations sociales, au détriment de l‘avenir des travailleurs concernés, qui sont parfois les premiers à proposer/ réclamer cette solution.
Les Français n’ont qu’une vague idée du montant de ce qu’ils cotisent. J’ai eu l’occasion de faire le test avec des salariés de tous âges pour un tiers de niveau bac+2 et pour deux tiers de niveau bac + 4 ou 5 : les montants étaient fortement sous-estimés, d’un facteur allant jusqu’à 5 !
C’est pourquoi j’ai réagi à la publicité de la BNP Paribas, que j’estime politiquement dangereuse car elle conduit à induire les Français en erreur sur le sujet. Qu’on en juge ; les 50 € mensuels évoqués comme un bon début par la banque représentent 600 € par an, donc seulement 6% des 10 k€ cotisés en moyenne. Et encore, le 6 % est sur estimé : la clientèle visée par la banque n’est pas celle qui a les plus bas revenus. Ses cotisations sont donc nettement supérieures à 10 000 euros par an.
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