Démission du premier ministre

Les observateurs avaient noté que lors de son entretien de jeudi à la télévision, François Hollande n’avait pas cité une seule fois le nom de son premier ministre : il n’est donc pas surprenant d’apprendre ce matin la démission de Jean Marc Ayrault, qui n’aura en dix mois jamais su s’imposer à ses ministres ni dans l’opinion

 

L’ancien maire de Nantes n’aura donc exercé la fonction de premier ministre que pour une durée de 10 mois et 14 jours,. Si on regarde la 5^ème République, on trouve deux autres premiers ministres qui ont exercé leur fonction pendant moins d’un an : Maurice Couve de Murville a vu sa responsabilité interrompue au bout de 11 mois et 10 jouirs par la démission du Général de Gaulle après un référendum négatif, pour une durée aussi courte. Edith Cresson aura duré deux jours de plus que le premier ministre démissionnaire et il a manqué 4 jours à Pierre Bérégovoy pour atteindre un an d’exercice.

 

Tous les autres premiers ministres ont exercé plus longtemps, souvent au gré de plusieurs remaniements successifs, les plus grandes longévités étant celles de Georges Pompidou (6 ans, 4 mois et 26 jours), Raymond Barre (4 ans, 8 mois et 18 jours) et François Fillon (4 ans, 11 mois et 22 jours). Jacques Chirac a au total été premier ministre 4 ans, 4 mois et 18 jours, mais avec un intervalle de plus de 10 ans entre ses deux gouvernements, sous Giscard puis sous Mitterand.

 

Comme on le voit, il semble préférable d’être de droite que de gauche pour durer longtemps à ce poste !

 

Jean Marc Ayrault, paye aujourd’hui trois choses : d’abord le prolongement de la crise, que le PS n’avait pas anticipé, ensuite le flou des intentions de François Hollande, qui a laissé penser à ceux qui voulaient bien être dupes qu’il ferait une politique plus « à gauche » qu’il n’en avait l’intention, et enfin son incapacité à faire taire les cacophonies au sein de son gouvernement.

 

On attend maintenant le nom de son remplacement, annonce qui ne devrait pas tarder : le nom de Manuel Valls revient avec insistance mais quelques marginaux citent aussi Martine Aubry : cette dernière hypothèse cadre cependant peu avec les paroles du Président à la télévision jeudi dernier.