Premier pape jésuite, premier pape sud-américain, le cardinal Bergoglio a pris pour sa nouvelle fonction, pour la première fois depuis douze siècles, un prénom qui n’avait pas encore été pris. Il s’appellera donc François, comme le Saint d’Assises, surnommé le « poverollo » à cause de son choix de la pauvreté.
Dans les médias, le nouveau pape est présenté comme un intellectuel, comme tout jésuite qui se respecte. Mais après Benoît XIV, nombreux sont les intellectuels parmi les cardinaux, qui pour beaucoup ont un doctorat et ont enseigné au séminaire. On notera qu’il y avait parmi les favoris du conclave plusieurs membres de congrégations (un salésien et un franciscain par exemple)
Il est aussi présenté comme un homme simple, ayant abandonné la suite luxueuse des appartements de l’évêché de Buenos Aires et se déplaçant en transport en commun, à l’égal de n’importe quel ministre scandinave mais aussi de beaucoup plus d’évêques que les Français ne l’imaginent.
Le choix du prénom de François évoque le saint d’Assise, fondateur de l’ordre des frères mineurs (dit aussi ordre franciscain), et cofondateur avec Sainte Claire de celui des Clarisses. Rappelons pour faire plaisir aux français que le père de saint François l’avait prénommé Francesco, petit français, par amour pour ce pays.
Saint François fit donc le choix de la pauvreté à l’aube du développement économique de l’Italie, dont son père, marchand drapier est un témoin. Le livre d’Umberto Ecco, « le nom de la rose », évoque les problèmes que les franciscains ont posé à l’Eglise en faisant vœu de pauvreté.
François d’Assise était un amoureux de la nature, qu’il voyait comme la création de Dieu (Jean Paul II en a fait le patron des amoureux de l'environnement), comme il l’a évoqué dans « le cantique des créatures », dont a été tiré récemment le « psaume de la création ». Il est aussi le patron des louveteaux, branche jeunes des scouts, au sein du scoutisme catholique.
Le choix de ce prénom par le nouveau pape ouvre probablement la voie à un accent particulier mis à ce que l’Eglise a appelé dans sa doctrine sociale « l’option préférentielle pour les pauvres ».
Il est peu probable que le pape François fasse évoluer l’Eglise sur les questions de mœurs. Et on peut noter que la Curie était réputée souhaiter l’élection d’un autre cardinal sud-américain, Odilon Scherer, pour pouvoir continuer tranquillement ses petits jeux. On peut dire aussi que François d'Assises, tout saint qu'il était, n'en était pas moins un homme avec ses qualités mais aussi ses défauts.
De toutes manières, il ne faut pas s’attendre à ce que l’action du nouveau pape corresponde aux souhaits du politiquement correct occidental !
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