« La santé en Europe est victime de la pollution » affirme le quotidien ce soir en page une. Page 10, le titre de l’article qui reprend des données d’un rapport de l’OMS évoque « la pollution, cause croissante de maladies en Europe », une croissance qui n’existe que dans l’imagination de l’auteur du titre, lequel révèle surtout l’idéologie du journal
La lecture de l’article devrait nous donner plus de détail sur cette prétendue croissance. Il n’en est rien, une comparaison dans le temps n’est évoquée nulle part, sauf pour signaler l’augmentation continue de l’espérance de vie. Le Monde se garde bien de dire que les gains de 5 années en l’espace de 30 ans sont largement dépassés en France et dans le reste de l’Europe de l’Ouest, les résultats étant tirés vers le bas par les pays de l’ex URSS.
En ce qui concerne la pollution, l’article signale que les « facteurs environnementaux « pourraient être responsables de 13 à 20 % du fardeau que représente les maladies en Europe. L’article embraye sur la pollution de l’air et son coût de 8 mois sur l’espérance de vie.
Nulle part l’article n’explique que les principaux facteurs environnementaux pointés par l’OMS ne sont pas la qualité de l’air mais la question de la salubrité de l’eau et de l’évacuation des excréments humains : on risquerait de comprendre que ce n’est pas forcément dans l’ensemble de l’Europe que la question environnementale se pose, mais dans sa partie la plus rétrograde. Le rapport cite explicitement comme zone à problème « la partie orientale de la Région » (c.a.d. l’Europe)
Alors, puisque l’article ne le fait pas, citons le début du paragraphe du rapport sur le sujet :
Les facteurs environnementaux, tels que l’accès à une eau salubre et à des services d'assainissement hygiéniques, les conditions de logement, la qualité de l'air, l'environnement de travail et l'exposition aux conditions météorologiques extrêmes, seraient responsables de 13 à 20 % de la charge de morbidité en Europe.
Et ensuite :
Dans les pays de l'Union européenne (UE), quelques 80 millions de personnes vivent dans une pauvreté relative. Beaucoup vivent dans des foyers humides, insuffisamment chauffés et équipés d'installations sanitaires inadaptées. Le fait de disposer d'eau salubre est essentiel pour la santé.
Une gestion inadaptée de l'évacuation des excréments humains peut accroître le risque de maladies.
Comme il faut bien expliquer au lecteur pourquoi la pollution est à pointer, le journal publie un graphique avec les concentrations annuelles de particules PM10 dans l’air. Il montre que les taux relevés en France sont supérieur à la norme recommandée par l’OMS (que respectent la Finlande et l’Islande) mais n’explique guère pourquoi la Turquie ou la Bulgarie ont des niveaux de taux bien supérieurs
Alors, on va dire ce que le Monde ne nous dit pas, enfoncé qu’il est dans ses mensonges :
La pollution de l’air n’a cessé de baissé fortement depuis le point haut des années 70. Le CITEPA qui suit ces données depuis plus de 50 ans donne un historique de la pollution assez parlant sur ce point.
Conséquence, l’Europe de l’Ouest ne risque plus de connaitre des épisodes comme celui du Smog qui fit plus de 4000 morts en décembre 1952 à Londres. Moscou et surtout Pékin ne peuvent en dire autant.
L’affirmation des morts liés aux particules fines et au diesel est sujette à caution : c’est d’ailleurs un article du Monde lui-même qui l’affirmait la semaine dernière !
Le chauffage au bois est une des causes importantes de la pollution de l’air : voir à ce sujet un article de l’ami Denys.
Mensonge direct sur la croissance de la mortalité liée à la pollution, mensonges plus insidieux en laissant croire que les problèmes sont les mêmes en France que dans la partie orientale de l'Europe et que le problème environnemental majeur est la pollution de l'air. Alors, messieurs et mesdames les journalistes, si on revenait à un peu plus de sérieux ?
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