L’emploi en France varie en permanence, en quantité (le volume d’emplois augmente ou baisse) mais aussi en qualité (certains métiers voient leurs effectifs augmenter, d’autres les voient baisser) . Avec les années, les évolutions cumulées aboutissent à des changements profonds, comme nous le montrent les données de la DARES sur les métiers entre 1982 et 2011.
Avec le profil statistique des métiers dont j’ai déjà parlé, la DARES a publié les données utilisées, sous forme de tableaux synthétiques. Il est donc possible de trouver rapidement, pour chacun des métiers, les effectifs en 1982/1984 et en 2009/2011, et donc de calculer leur évolution en valeur absolue et en pourcentage.
Sur la période, 32 métiers voient leurs effectifs fondre et 52 autres les voient au contraire augmenter. Les évolutions peuvent être très fortes : le nombre d’agriculteurs (et autres assimilés) a baissé de 1 070 000 unités en 27 ans (attention, la précision n’est pas à l’unité près), quand celui des aides ménagères, aides à domicile et assistantes maternelles augmentait de 622 000.
Si on raisonne en pourcentage, la plus forte baisse concerne les « Ouvriers non qualifiés du textile et du cuir » avec - 92 %, soit une quasi disparition. La plus forte hausse est pour les Ingénieurs de l'informatique avec + 602%, soit une multiplication par 7.
On trouvera ci-dessous, les 32 métiers en régression sur la période, classés en volume d’emplois perdus décroissant :
Pour l’ensemble des métiers en baisse, il y a eu plus de 3 millions d’emplois perdus, soit un gros tiers des 9 millions d’emplois initiaux.
La liste des métiers montre la prédominance de ceux d’ouvriers non qualifiés (9 sur 32). On n’en trouve aucun dans la liste des métiers en hausse alors que les métiers d’ouvriers qualifiés se répartissent entre les deux listes (6 en baisse et 7 en hausse). Il est remarquable que le métier des employés et opérateurs de l’informatique soit aussi en régression (avec des volumes faibles), alors que celui d’ingénieur de l’informatique explose !
Il faut aussi noter la régression de l’emploi agricole ou industriel, mais aussi la réduction d’emplois du tertiaire comme celui de secrétaires, victime de l’informatisation.
On trouvera ci-dessous, les 52 métiers en croissance sur la période, classés en volume d’emplois gagnés croissant :
Le gain d’emplois est supérieur à 6 millions, ce qui fera un solde tous métiers de plus de 3 millions. En pourcentage, la croissance moyenne frôle les 50 %.
On trouve ici les métiers du tertiaire et ceux de cadres.
On peut observer aussi qu’il y a 30 ans, le métier aux plus forts effectifs était celui d’agriculteur (ou assimilés) et qu’aujourd’hui c’est celui d’agent d’entretien, devant celui d’enseignant.
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