La hiérarchie catholique, depuis le pape jusqu’à la plupart des prêtres et des responsables de mouvements catholiques, s’oppose massivement au mariage homosexuel. En se crispant sur les interdits et l’application de règles canoniques, elle tourne le dos à un message évangélique d’amour et de pardon.
Aime et fais ce que tu veux. Cette parole de Saint Augustin ne signifie évidemment pas qu’il faut faire n’importe quoi ni refuser toute règle, mais elle montre que l’amour des autres et de son Dieu passe avant tout et peut guider les comportements du quotidien.
Avant la chute de Babylone et l’exil à Babylone, les juifs pensaient que s’ils observaient scrupuleusement les règles dictés par leur Dieu, celui-ci leur donnerait la victoire sur leur ennemi. La défaite les a obligés à comprendre qu’ils se trompaient.
Les Evangiles ne retracent pas la vie d’un Messie venu en priorité pour les plus purs, s’appuyant sur une élite soigneusement sélectionnée. Non, Jésus s’adressaient aux lépreux et aux paralytiques, aux collecteurs d’impôts complices de l’occupant romain et aux prostitués. A tous les pécheurs, il adresse un message d’espérance, la Bonne Nouvelle du pardon de Dieu, magnifiquement illustrée par la parabole du fils prodigue.
J’ai expliqué longuement pourquoi je ne suis pas d’accord avec le J.J. Rousseau qui veut nous faire croire que l’homme est bon. Mais je ne crois pas pour autant que l’homme soit mauvais, et ce n’est certainement pas le message de l’Evangile. Celui-ci parle bien de péché mais surtout de pardon et d’amour.
Au fil des temps, l’Eglise catholique s’est focalisée sur le péché, au point de faire presque disparaitre de ses discours le message de confiance et d’espérance qui parcourt l’Evangile. Au point de faire chanter cette horreur du « minuit chrétien » sur le prétendu « courroux" du Père, qui aurait besoin du sacrifice du Fils pour l’apaiser !
Le livre « la bataille de Vatican II « montre comment Jean XXIII, qui était manifestement un homme bon, a voulu sortir de cette logique pour annoncer la Bonne Nouvelle. Le concile a dépoussiéré l’institution et remis au centre de la foi un Evangile que la Curie délaissait pour une tradition qu’elle commençait avec le Concile de Trente. Il a aussi proclamé l’importance du peuple de Dieu redit que les actes concrets avec son prochain passaient avant les rites.
Ce n’est pas ce qu’ont montré les catholiques avec leur grande manifestation de dimanche. Certes, ils ont fait très attention à exprimer des messages positifs. Mais ils ont défilés avec les leaders du F.N., et renvoyé à leurs frères homosexuels un message bien peu fraternel.
Ce n’est pas cette Eglise que j’aime.
Celle que j’aime est celle que je rencontre au quotidien. Celle qui dans sa presse (la Croix comme la Vie) cherche systématiquement à mettre en avant ce qui se fait de positif. Celle qui est aux premières loges pour aider les plus faibles à travers des associations comme le Secours Catholique, le CCFD, Habitat et Humanisme, la Fondation Abbé Pierre, Aux captifs la Libération etc.
Les commentaires récents