La revalorisation du SMIC en décembre 2011, a concerné environ 11% de salariés, un taux en légère augmentation par rapport à l’année précédente. Les smicards sont plus nombreux dans les petites entreprises, chez les salariés à temps partiel et dans certains secteurs du tertiaire comme l’hôtellerie restauration.
Le numéro 65 de DARES Analyse, daté de septembre 2012, étudie l’impact de la revalorisation du SMIC de décembre 2011, passé de 9 à 9,19 euros en raison de l’inflation constatée depuis la revalorisation précédente en janvier 2011.
Sur 23,5 millions de salariés environ, 2 580 000 ont bénéficié de l’augmentation du SMIC parce que leur salaire horaire était inférieur à 9.19 euros. La proportion de bénéficiaires par grands secteurs varie entre 7% pour les 5 680 000 salariés de l’administration et 27% dans les activités de ménages (490 000 salariés). Elle est de11% dans ce qui est appelé le secteur concurrentiel (qui ne comprend ni l’intérim ni l’apprentissage) et de 18% dans le secteur associatif de l’action sociale.
Dans le secteur concurrentiel, qui est celui qui fait l’objet de l’essentiel de l’analyse de la note, la revalorisation a touché 7.8% des salariés à temps complet et 25,8% de ceux à temps partiel, ces derniers étant plus nombreux à être faiblement qualifiés. Les salariés à temps partiel se trouvent donc représenter 1 salarié sur 5 et presque un smicard sur 2.
La taille joue aussi sur la part de bénéficiaires : ils étaient 23,6 % parmi les un peu moins de 3 millions de salariés d’une entreprise de moins de 10 salariés, et 4,8% parmi les 5 millions de salariés d’une entreprise de plus de 500.
Le secteur est également très discriminant, avec des taux de 37,3% dans l’hôtellerie restauration, de 22,8% dans les autres services et de 20,6% dans la santé et l’action sociale. Le taux est de 6,5 % dans l’industrie manufacturière.
Le graphique 1 page 2 donne l’évolution du taux de bénéficiaires de l’augmentation du SMIC depuis 1987. Le point bas s’observe en 1993 avec 8,1% et le point haut en 2005 avec un taux de 16,3%, conséquence du passage aux 35 heures et de l’harmonisation des smic.
En décembre 2011 justement, un groupe d’experts nommés sur le sujet par le premier ministre a présenté un rapport qui recommandait en conclusion de gérer le SMIC dans une logique de fonctionnement économique et non dans une logique de lutte contre la pauvreté, celle ci devant être visée par le RSA et la PPE. D’où la recommandation de ne pas donner de coup de pouce lors de la revalorisation du SMIC.
Le graphique 2 page 9 est le même que celui que nous avons déjà vu, à la différence qu’il commence en 1970 et non en 1987. Avant 1987, l’enquête sur le nombre de bénéficiaires ne concerne que les entreprises de plus de 10 salariés, ce qui complique la comparaison. On peut raisonnablement penser que le nombre de smicards est jusqu’en 1981 plus faible que le point bas de 1993, sauf probablement en 1974/ 1975
Ces taux actuels élevés sont la conséquence des coups de pouce successifs du SMIC qui se sont traduits par un ratio SMIC/ Salaire médian élevé depuis 1981, comme le montre le graphique 6 page 28
Les commentaires récents