Le premier ministre Jean Marc Ayrault a donc obtenu la confiance d’e l’Assemblée Nationale, grâce au PS et ses alliés écologistes et radicaux. Dans son discours, il a repris les promesses de campagne du président, y compris celles qui paraissent les plus inadaptées au regard des livraisons les plus récentes de la cour des comptes et de l’INSEE.
La minceur du coup de pouce donné au SMIC (deux pour cent) m’a fait penser que, passées les promesses de campagne, le nouveau gouvernement allait être raisonnable. Las, non seulement le premier ministre s’est clairement refusé à parler de rigueur et d’austérité, mais les premières mesures annoncées sentent bon le choix du populisme plus que de l’efficacité économique , par exemple avec le blocage des prix du gaz ou l’encadrement des loyers.
La décision de limiter sévèrement le renouvellement des fonctionnaires (un sur trois départs en retraite seulement) dans les ministères non prioritaires pourrait faire croire que le gouvernement, aidé par la Cour des comptes, a conscience de la gravité de la situation. Las, l’examen détaillé des effectifs des fonctionnaires montre que cette décision est la conséquence mécanique des promesses de campagne, qui voulaient à la fois augmenter le nombre d’enseignants et stabiliser les effectifs de la fonction publique. Qu’aucun opposant (politique ou journalistique) n’ait su le voir pendant la campagne montre à quel point on ne prend guère le temps de penser et d’étudier les dossiers dans ces milieux.
Les prévisions de croissance pour 2012 et 2013 montrent pourtant à quel point sont peu réalistes les hypothèses (2.5% de croissance moyenne) sur lesquelles repose l’engagement socialiste de ramener à zéro le déficit en 2017, même si rien n’interdit d’espérer une reprise forte comme en 1997/2000 dans quelques années (mais combien ?).
L’INSEE vient de montrer que les entreprises, en particuliers industrielles, sont en train de traverser une fort mauvaise passe, avec une trésorerie qui se dégrade. Ce n’est pas en s’agitant et en parlant de « redressement productif » qu’on va empêcher une augmentation significative des faillites, mais il est toujours question de faire payer les entreprises, alors que la forte baisse des rentrées fiscales liées à l’impôt sur les sociétés montre que celles-ci ne vont pas bien. Il reste certes les grandes, qui font l’essentiel de leurs bénéfices à l’étranger, mais qui se lasseront peut être un jour de payer pour cela ici.
L’augmentation des impôts devrait toucher les plus aisés. Là aussi l’INSEE vient de montrer qu’en 2009 ceux-ci ont vu leurs revenus baisser. On devrait savoir que parce qu’ils sont indépendants ou que les revenus du capital comptent dans une proportion importante pour eux, les plus aisés voient leurs revenus varier de manière importante dans les deux sens selon les alés de la conjoncture : mais on préfère le souligner pour s’en offusquer quand cette variation se fait à la hausse, en oubliant de le noter quand c’est à la baisse.
On en reparlera. Toujours est-il que la voie de la sagesse n’est pas encore suivie par le gouvernement !
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