Cinq ans après la présidentielle de 2007, les candidats de l’époque se retrouvent pour la plupart plus ou moins marginalisés, quand ils n’ont pas abandonné les responsabilités qu’ils détenaient dans leurs partis respectifs. Les derniers mois ont été particulièrement cruels pour ceux qui avaient pris les trois premières places en 2007.
Il y a cinq ans, Nicolas Sarkozy profitait d’une forte confiance, après avoir largement gagné la présidentielle. Depuis, la crise est passée par là ; dégradant durablement sa cote de confiance. S’il a su étonnamment progressé par rapport à ce que lui promettaient les sondages à l’automne, cela ne lui a pas suffi pour se faire réélire. Il a déclaré renoncer à la politique et doit aujourd’hui traiter les problèmes judiciaires que son statut lui permettait de repousser jusque-là.
Sa rivale, première femme arrivée à ce niveau de la lutte pour le pouvoir, pensait s’appuyer sur les 17 millions d’électeurs qui lui avaient fait confiance. Sur sa lancée, elle vise le poste de première secrétaire du Parti socialiste et échoue d’un rien. Aux régionales de 2010, la liste qu’elle mène emporte 56.90% des voix, alors qu’elle n’avait réuni que 51.80% en 2004, il est vrai dans une triangulaire avec le FN.
Pourtant, lors de la primaire de 2011 pour choisir le candidat du PS en l’absence de DSK, elle ne réunit que 7% des voix des militants et sympathisants, ce qui constitur une grosse déception. Elle se range du côté de son ancien compagnon et s’investit fortement dans la campagne qui suit. Elle réclame donc le perchoir en récompense. Las, les électeurs de La Rochelle en ont décidé autrement.
Pour François Bayrou, le scrutin de 2007 avait constitué une divine surprise, qu’il avait cru capitaliser en créant le Modem. Son non-choix se révèle au contraire contre-productif et son parti accumule les échecs. En 2012, non seulement il n’atteint pas les 10%, mais il est ensuite largement battu aux législatives.
Pour Jean Marie Le Pen, l’année 2007 avait été un cauchemar, avec une quatrième place à la présidentielle, en raison d’un fort recul, des législatives à moins de 5% en moyenne et des finances catastrophiques. Depuis, il s’est retiré de son rôle de dirigeant (mais il reste président d’honneur) au profit de sa fille, et les électeurs sont revenus. Sa petite fille est même élue députée à 22 ans, ce qui illustre le renouvellement des générations. L’année 2012 est donc plutôt marquée d’une pierre blanche.
Olivier Besancenot et la LCR ont voulu eux aussi capitaliser sur la cinquième place réussie par le jeune leader, en créant le NPA. Las, malgré un bon accueil initial, la greffe n’a pas pris au point que l’ancien candidat, las de s’investir dans les campagnes, a préféré laisser un autre se présenter, avec peu de succès. On ne sait pas à l’heure présente ce qu’il compte faire maintenant.
Pour Philippe de Villiers, qui s’était fait remarqué dans la campagne du non au référendum de 2005, le résultat de 2007 était décevant, avec seulement 2.23% des voix. Depuis, il hésite à rallier le reste de la droite ou à faire jeu à part. Il a été réélu au parlement européen, son mouvement garde son ancienne circonscription mais perd la voisine. Lui-même agé de 63 ans, est affaibli par ses ennuis familiaux et un cancer, parait-il soigné.
Le score de Marie Georges Buffet (1.93%) était calamiteux pour le PC. L’alliance avec JL Mélenchon a donné un bien meilleur résultat cette année, mais l’ancienne candidate a passé la main à Pierre Laurent à la tête du parti. Elle conserve cependant son siège de député, contrairement à beaucoup de ses amis politiques.
Dominique Voynet et José Bové sont maintenant dans le même parti, EELV, dont une génération plus jeune a repris les rênes. Les résultats sont très variés : très hauts avec les européennes ou les régionales, très bas à la présidentielle. L’alliance avec le PS leur assure un groupe politique. Dominique Voynet est devenue maire de Montreuil (conquise sur le PC) et José Bové député européen.
Arlette Laguiller qui avait eu auparavant de bons scores aux présidentielles, avait été ringardisée par Olivier Besancenot. Elle a passé la main à Nathalie Arthaud et Lutte Ouvrière continue son bonhomme de chemin très personnel.
Frédéric Nihous et Gérard Schivardi sont restés des marginaux dans le monde de la politique.
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