En passant la main à Pascal Durand, Cécile Duflot, devenue ministre du logement, a valorisé un bilan qui se traduit notamment par la présence pour la première fois d’un groupe de son parti aussi bien au Sénat qu’à l’Assemblée Nationale, résultat qui doit beaucoup à l’accord avec le PS. Elle a aussi dû avaler ses premières couleuvres.
Signature d’un permis de prospection pour Shell en Guyane, refus de Stéphane Le Foll opposé à une proposition de la Commission européenne de consacrer 25% du budget à des mesures agro environnementales, il paraît qu’Eva Joly ne décolérait pas au sommet de Rio. Pendant ce temps, Cécile Duflot se prévalait de représenter un courant politique « rebelle et responsable qui dit la vérité de l’état du monde ».
De son côté, Daniel Cohn-Bendit reprochait à la direction de son parti clanisme et arrivisme, lui qui pourtant, en bon pragmatique, avait proposé de négocier l’absence à la présidentielle contre des circonscriptions !
Le score d’Eva Joly pouvait lui donner raison : comment un parti qui a fait quasiment jeu égal avec le PS aux européennes de 2009 en recueillant 16. 28% des exprimés, puis encore 12. 18% aux régionales qui ont suivi en 2010 a-t-il pu voir sa candidate à un catastrophique 2. 31%, quand la catastrophe de Fukushima était sensée valider son opposition de toujours au nucléaire ?
Les dirigeants du parti ont mis en avant les 5. 46% des législatives pour montrer que leur mouvement a déjà remonté. Pourtant, quand on regarde le détail, on s’aperçoit que ce score doit beaucoup à l’alliance avec le PS et aux voix de celui-ci obtenues dans les 60 circonscriptions où le PS lui laissait la place. La présence de dissident dans une partie de ces circonscriptions lui a d’ailleurs coûté cher !
J’ai fait une analyse sur 100 circonscriptions, les premières dans le cahier du Monde sur les résultats (le quotidien présente les résultats région par région, en classant celles-ci par ordre alphabétique. Sur cet échantillon, EELV était absent 15 fois, soutenu par le PS 12 fois et seul les autres fois. Sur l’ensemble, il obtient 5.61%des exprimés (soit très légèrement plus que son score national), avec bien sûr 0% là où il était absent, 3.74 % là où il était seul et 25.29% quand il était soutenu par le PS. Il obtient au total 134 885 voix dans les 73 circonscription où il était seul et 137 173voix dans les 12 circonscriptions où il représentait le PS.
C’est donc environ la moitié des 1 418 264 voix obtenues au total au niveau national que le parti doit au soutien du PS, il recueille voix, ce qui va donc largement contribuer à ses finances. Il en a bien besoin, entre le coût de la campagne non remboursée d’Eva Joly, et celui des très nombreuses circonscriptions où il n’atteint pas 5% des inscrits.
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