La dissidence de la Rochelle, qui pourrait priver Ségolène Royal du perchoir qu’elle vise, vient de provoquer des péripéties qui pourraient bien gêner le président élu. Mais d’autres dissidences vont au contraire aider le PS à pouvoir se passer demain de ses alliés écologistes ou communistes. Un petit inventaire des luttes fratricides à droite ou à gauche s’impose.
J’ai trouvé, en regardant les résultats du premier tour sur la métropole, 38 cas de bagarre interne au PS ou à l’UMP, 19 de chaque côté exactement, dans 35 circonscriptions (trois ont l’avantage d’avoir connu des primaires dans les deux cas).
Au PS, on trouve d’abord ceux qui n’ont pas digéré l’accord signé par Martine Aubry avec EELV et ont décidé de se présenter contre le candidat soutenu par leur parti. 7 sur 11 ont réussi à virer en tête de la gauche le 10 juin au soir.
- A Paray Le Monial,(71), la dissident PS soutenu par Montebourg recueille plus deux fois plus de voix que le candidat EELV soutenu officiellement par le PS. Elle peut battre le sortant UMP.
- A Guingamp, la maire PS, est en tête avec plus de 32% des voix dans une circonscription promise à la gauche, quand le candidat EELV soutenu par son parti n’est que crédité que de 12.42%, derrière l’UMP et le Front de Gauche.
- A Brest dans la 3ème, le dissident PS ne dépasse la candidate EELV que de 105 voix. Il lui reste à essayer de battre la sortante UMP.
- A Amboise, c’est au contraire le candidat EELV qui distance de plus de 10% la dissidente PS.
- A Epinal, un dissident PS affrontera le député sortant UMP arrivé en tête alors que le candidat EELV soutenu par le PS n’est que 4ème, derrière le FN. Le sortant devrait l’emporter.
- A Millau, la candidate EELV soutenue par le PS devance la dissidente PS de près de 3000 voix et a une chance réelle contre le sortant UMP.
- A Toulouse, François Simon, ex PS passé écologiste devance le dissident PS et se retrouve face au candidat UMP.
- A Angers, le dissident PS dépasse de plus de 200 voix le candidat EELV mais aura beaucoup de mal à l’emporter contre Hervé de Charrette.
- A Châtellerault, la candidate EELV a gagné contre le dissident du PS le droit d’affronter le sortant Nouveau Centre.
- A Trévoux, le dissident PS obtient plus de deux fois plus de voix que le candidat EELV soutenu par son parti, pour affronter dans une triangulaire le sortant UMP et un ancien UMP passé au FN.
- A Lyon, le candidat PRG, soutenu par Gérard Collomb, distance de 3 000 voix Philippe Mérieu, d’EELV. Reste à battre le sortant UMP !
Il y a ensuite 5 députés sortants qui n’ont pas eu l’investiture, pour des raisons très diverses, mais qui se sont présentés malgré tout, souvent sans succès : René Dosière est le seul à l’emporter.
- A Rennes dans la 1ère, le député sortant Jean Michel Boucheron, élu depuis 1981, n’est que 3ème avec 17.74% contre 35.13% à la candidate officielle du PS.
- A Givet, Philippe Vuilque 66 ans et député depuis 10 ans, est largement battu par le candidat officiel du PS (30.41 contre 13.56%)
- Dans la 3ème de la Haute Vienne, à Bellac, Monique Boulestin, députée PS sortante de la 4ème supprimée pour cause de redécoupage, affronte la candidate officielle du PS avec l’appui du PRG mais est distancée de plus de 9000 voix.
- A Laon, René Dosière vire en tête contre le candidat officiel du PS, arrivé en troisième place qui l’avait déjà contesté en 2007 et qui se maintient malgré la décision contraire de son parti.
- A Liévin, le sortant JP Kucheida est dépassé de 1385 voix par le candidat officel du PS, lui-même devancé par la candidate du FN.
Enfin, on trouve 4 cas particuliers :
- A Agen, la candidate PS était concurrencée par un divers gauche qu’elle devance de 4 points.
- A Vannes, c’est le candidat non investi qui dépasse largement son concurrent pour affronter le sortant UMP. Le scrutin est ouvert.
- A Narbonne, la candidate présentée par le PS arrive en tête devant l’UMP et le vice-président PS du conseil régional.
- A La Rochelle, Ségolène Royal est contestée par Olivier Falorni, le sortant PS ne se présentant pas.
A droite, les choses sont souvent moins claires.
On trouve aussi 10 fois le cas du député sortant contesté, officiellement on non. 5 sont devancés
- A Bergerac(Dordogne), le député sortant UMP n’a obtenu que 13.89% et la 6ème place alors que le candidat investi est en tête et affrontera la candidate verte au second tour.
- A Agen, le député Nouveau Centre était attaqué par une candidate, divers droite, qui n’a fait que cinquième avec 6.4% des voix.
- A Paris, Bernard Debré était contesté par la maire UMP du 17ème arrondissement qu’il devance de plus de 8 000 voix mais qui restait la seule à pouvoir se présenter contre lui au second tour, ce qu'elle n'a pas fait.
- Dans son fief de la 8ème de l’Essonne, Nicolas Dupont-Aignant était attaqué par un candidat UMP qui n’atteint même pas 10%.
- A Albi, le député sortant Philippe Folliot, porte-parole de l’Alliance Centriste affrontait un UMP dans une circonscription redécoupée mais le laisse loin derrière lui.
- A Tourcoing, le sortant Christian Vanneste, non investi, est quatrième et éliminé. Avec 25% des voix, le candidat UMP doit à sa deuxième place le fait d’être présent au deuxième tour : avec plus de 52% d’abstentions, il n’atteignait que 11.64% des inscrits.
- A Bailleul, la sortante UMP est dépassée de 191 voix par un dissident.
- A Angers, Hervé de Charrette du Nouveau Centre ne distance que de 1300 voix le candidat divers droite soutenu en fait par l’UMP.
- A Fontenay le comte, le député sortant MPF est largement devancé par un UMP, lui-même menacé par le candidat PS arrivé en tête.
- A Auray, le sortant est battu par un dissident qui devrait l’emporter.
Dans d’autres cas le député sortant de droite ne se représentait pas
- A St Malo, deux candidats de droite se disputaient la succession de l’UMP sortant, et c’est celui qui n’avait pas l’étiquette UMP qui l’a emporté. Il lui reste à battre la socialiste arrivée largement en tête.
- Dans la 3ème des Yvelines, le parachuté Henri Guiano, investi par l’UMP est devant le maire de la Celle St Cloud alors que la candidate PS arrivée troisième peut se maintenir.
- A Boulogne Billancourt, Claude Géant, investi par l’UMP, reste menacé par un dissident qui n’a que 1269 voix de retard et le conteste au second tour dans une triangulaire.
- A Château Gonthier, deux candidats de droite se disputaient l’héritage du sortant UMP. C’est le candidat investi par l’UMP qui l’emporte.
- A Chamonix, dans une nouvelle circonscription, le duel à droite bénéficie au candidat officiel de l’UMP.
- A Haguenau,le maire divers droite devance la candidate officielle. Ils se retrouvent au second tour.
Enfin, 4 cas particuliers
- D’abord celui des deux députés sortants de la Lozère qui se sont disputés la seule circonscription récente après redécoupage. C’est la candidate PS qui arrive en tête mais elle ne devrait pas prendre ce siège à la droite.
- Celui de Rama Yade à Asnières qui n’est que 3ème avec 13.84% derrière le candidat PS et le député sortant UMP
- Celui du maire des Sables d’Olonne, député sortant UMP, qui retrouve au second tour le candidat divers droite, tous les autres étant éliminés.
- A Castelsarrasin, face à la ministre PRG Sylvia Pinel, le duel à droite élimine les deux concurrents qui n’ont pu dépasser la candidate FN
Je viens de découvrir que Wikipédia donnait une liste des dissidents prévus avant le premier tour
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