Le Sidaction n’aura récolté cette année qu’un peu plus de quatre millions d’euros, soit environ un million de moins que l’an dernier. Malgré le signalement de cette action sur presque toutes les chaînes de télévision, l’argent récolté est très loin des quatre-vingt-dix millions obtenus chaque année par le Téléthon, avec le soutien, certes massif, d’une seule chaîne. Pourquoi ?
Wikipédia nous explique que la plus fréquente des myopathies (celle de Duchenne) concerne une naissance sur 4000, ce qui ferait un peu plus de 200 nouveaux cas chaque année dans notre pays.
De son côté, le directeur général de Sidaction estime à 6 000 à 7 000 par an le nombre de nouvelles personnes infectées en France par le virus VIH. Il y aurait 1.8 millions de nouveaux cas dans le monde.
Pourquoi donner en priorité à une maladie qui touche beaucoup moins de malades ? Plusieurs explications sont possibles :
D’abord, la myopathie nous est présentée comme touchant des enfants alors que le Sida touche, au moins en France, surtout des adultes.
Les donateurs ont peut-être aussi l’impression que la maladie génétique peut toucher n’importe qui alors qu’attraper le Sida est une question de comportements à risque.
Ma femme ajoute que le Téléthon ne s’occupe pas que de myopathies mais aussi d’autres maladies d’origine génétique et que par ailleurs, les défenseurs du Sidaction étaient très agressifs les premières années.
Il me semble que les modalités différentes d’intervention jouent aussi.
Pour la manifestation de décembre 2011, le Téléthon prévoyait 25 000 actions locales, ce qui suppose la participation de centaines de milliers de bénévoles. Les organisateurs ont su implanter le téléthon dans toutes les villes, en faisant une gigantesque action populaire.
A contrario le Sidaction peut être vu comme une action de bobos parisiens, implantés dans le milieu de la culture et de la télévision, mais finalement coupés du « peuple ».
On peut se demander cependant pourquoi ce n’est pas le cancer ou les maladies cardio-vasculaires qui sont le plus sponsorisées. Après tout, ce sont les deux premières causes de décès en France, loin devant le Sida et encore plus loin devant les myopathies !
Les commentaires récents