Nicolas Sarkozy veut continuer à agir pour redresser l’économie malgré l’approche des élections. C’est du moins l’image qu’il a voulu donner ce soir à la télévision, avec des actions programmées en partie avant les élections et en partie après. Il a aussi cherché à couper l’herbe sous le pied de certains de ses concurrents en surfant sur les thèmes dans le vent.
Ma mère, qui est un très bon baromètre politique tant son opinion évolue comme celle des Français au gré des événements, a trouvé le Président convainquant, comme elle avait trouvé jeudi Hollande bien plus convainquant que Juppé. On peut donc imaginer que Nicola aura marqué positivement l’opinion, même si cela ne suffira certainement pas à combler son retard.
Notons ici qu’il y a eu quelques arrangements avec la vérité en fin d’intervention à propos des collectivités locales. Affirmer que les collectivités territoriales ont créé en 5 ans près de un million d’emplois hors transferts de l’Etat est largement exagéré : un rapport du ministère du budget début novembre 2011 chiffre cette augmentation à 262 500 postes de 2002 à 2009. De même que prétendre inventer une « règle d’or » pour ces collectivités : en tant qu’ancien maire, le Président sait parfaitement que les collectivités locales doivent présenter un budget en équilibre.
La solution consistant à augmenter le droit à bâtir sera peut être efficace au moment où le foncier limite la construction, mais il s’agit clairement d’un cadeau financier fait aux propriétaires : ne faudrait-il pas imposer le paiement d’un impôt à ceux qui en profiteront ?
Le transfert du financement de la branche famille depuis les cotisations sur le travail jusqu’à la TVA que paye le consommateur peut également se défendre dans une logique de redressement de la compétitivité vis à vis de l’Allemagne (Pisani Ferry l’évoquait dans son livre). De là à penser que cela va supprimer toute délocalisation… !
Mais on peut se demander s’il est juste de réduire les cotisations dès maintenant et d’augmenter la TVA dans 6 mois, alors qu’il n’y a pas d’argent dans les caisses !
De la même manière, on ne peut imaginer régler les problèmes de financement des PME en donnant 1 milliard à OSEO !
Pour finir, une chose m’a frappé :le Président a tenu de nombreuses fois à associer le Premier Ministre à son action.
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